ABBIE ☆ i see your true colors

« Alabama Jules Worthington ? »

C’était une voix grave que l’on associé immédiatement a ce genre d’homme bourru, une moustache sous le nez et un ventre sujet à l’embonpoint. Lorsque Abbie se leva, elle remarqua qu’elle n’avait pas tord. Elle avait juste oublié de préciser qu’il avait aussi le crane visible. Et oui, les aléas de la veilliesse. Elle s’approcha de la porte mais resta à une distance significative de son interlocuteur.

« Alabama Jules Worthington ? »

Il alternait les coups d’œil entre sa fiche et le visage de la blonde. Comme si son nom était trop compliqué à retenir et comme si elle se serait levée si ce n’était pas elle. En plus il fallait préciser qu’elle était seule et que de ce fait, cela ne pouvait être qu’elle.

« Non non mon chou, ils ont rebaptisé la poussière sur les barreaux. Alabama ça lui va bien vous trouvez pas ? »

Il n’avait pas vraiment l’air de trouver ça drôle en tout cas et le sourire de Abbie s’évanouit aussitôt en voyant la tête du gros baraqué.

« Écoute petite, l’hématome sur ta jolie frimousse ne suffit pas ? Il t’en faut plus encore ? Mais ya pas de soucis moi je peux t’en donner autant que tu veux. J’aime a martyriser les gueules d’amour en ton genre. »

OK, là Abbie ne rigolait plus du tout et elle sentit un frisson lui parcourir l’échine. C’est que ce type il avait pas l’air de rigoler du tout. Et elle se souvenait très bien de la douleur qu’elle avait ressentie lorsque le poing du gentil monsieur avait rencontré son maxillaire. Elle se contenta donc de se taire et de regarder le sol. Elle avait peut-être assez fait la maligne pour ce soir.

« Bon je vois que ça te suffit. Dommage. Je me serais bien amusé un peu moi ce soir. C’est vide par ici. Enfin. Allez viens par ici gueule d’ange, on va voir un peu ce que t’as à nous dire. »

Il ouvrit la porte et l’attrapa fortement par le bras. C’était sur elle allait aussi garder la trace de sa main sur son avant bras un petit moment. Il referma la cellule derrière eux et il l’emmena directement en salle d’interrogatoire. Ce n’était pas la première fois que Abbie venait en ces lieux mais aujourd’hui, elle était seule, elle avait une mini jupe des plus indécente et quelques verres de trop qui l’empechaient de réfléchir correctement. Mais elle s’assit tout de même en face de lui et baissa les yeux sur la table. Elle allait faire valoir ses droits c’était certain. La seule question était est-ce que lui l’entendait de cette oreille ?

« J’aimerais passer un coup de fil. » Elle avait presque murmuré cette phrase alors elle se racla la gorge et reprit de l’assurance. « J’aimerais passer un coup de fil. C’est dans mon droit. Je ne demande pas d’avocat, ce n’est pas la peine mais je veux passer un coup de fil. »

Il laissa passer quelques secondes avant de répondre ce qui stressa considérablement notre jolie blonde.

« Et bien si madame le désire, le téléphone est par ici. »

Il désigna un coin de la pièce et Abbie le rejoint rapidement. En réalité elle ne savait pas vraiment qui appeler. Il était quatre heures du matin. James ? Eze ? Ana ou Dylan ? Peut-être Isis ? Non, il valait mieux appeler un garçon, il serait plus apte a la protéger en cas de problème. Son frère s’imposa alors à elle. C’était la personne en qui elle avait le plus confiance. Bien sur ce n’est pas lui qui a répondu mais une espèce d’hurluberlu dont elle ne connaissait absolument rien. Ah mais oui, elle avait oublié qu’Eze faisait une fête ce soir, la poisse. Enfin, elle lui laissa quand même un message à faire transmettre d’urgence à son frère, sans qu’elle sache vraiment si la commission serait faite. Elle retourna ensuite a sa place, où elle sentait bien qu’elle finirait le reste de la nuit. La chaise était assez inconfortable mais elle ne protesta pas, la douleur dans sa joue la lançait trop pour oser dire quoi que ce soit.

« Bon, comme on a le temps tout les deux je veux que tu me racontes un peu ta vie ma jolie. Ta famille, tes amis, tes passes temps … »

Oula, la soirée allait être vraiment passionnante … Elle ne comptait rien lui épargner et avec un peu de chance, il la libérer avant la fin de sa garde a vue.

« Alors je m’appelle Alabama Jules Worthington . La plupart des gens m’appellent Abbie. C’est un surnom comme un autre et je m’y suis habitué. J’ai 24 ans. Je suis née a Las Vegas en aout lors d’un voyage de mes parents là bas, ils ne s’attendaient pas à nous avoir pendant ce temps. Et oui, nous, j’ai un frère jumeau. Eze. C’est je crois l’homme que je respecte le plus au monde. On s’est toujours entraidé, quoi qu’il arrive dans nos vies. Je l’aime plus que tout au monde. Et puis nous sommes vraiment pareils tout les deux, les mêmes envies, les mêmes passions, les mêmes amis. Enfin, c’est vraiment mon frère quoi ! Qu’est ce que je ne ferais pas pour lui ! Sincèrement je ne sais pas. Je vais même jusqu’à sortir avec un gars juste pour qu’il se rendre compte qu’il est jaloux. Enfin je ne vais pas vous parler de ça puisque il me semble que ma joue se souvient que deux personnes du même sexe qui s’embrassent n’est pas vraiment tolérées dans votre esprit. Enfin voila. J’ai aussi deux meilleures amies, Ana et Dylan, avec elles c’est l'éclate tout les jours, j’aime passer du temps avec elles. Raconter des ragots, faire du shopping, boire et danser jusqu’au bout de la nuit. Ce sont aussi mes sœurs, mes sœurs de cœur sans qui la vie serait triste. »

Mid s’accorda une pause et réfléchit à ce qu’elle allait bien pouvoir raconter quand une bonne femme déboula en trombe dans la salle.

« Non mais Hustin c’est quoi ce bordel. J’ai appris que t’avais frappé des jeunes en plein milieu d’une rue. Je veux pas de ça dans mon commissariat moi. Alors si tu veux pas aller pointer eu chômage tu me ramènes dessuite mademoiselle chez elle et tu t’excuses de lui avoir causé autant de dégâts. »

Elle avait l’air vraiment furieuse et cela ne serait pas vraiment venu à l’esprit d' Abbie de désobéir à ses ordres et apparemment, monsieur Huston de son petit nom semblait penser la même chose. Il s’adressa ensuite a elle mais on voyait que ce n’était absolument pas de gaité de cœur.

« Je suis désolé mademoiselle Worthinton. Je vais vous raccompagner chez vous. »
« Merci mais je pense que je m’en sortirais seule. Moins de temps je passerais en votre compagnie mieux je me porterais. Sur ce, au revoir. »

Abbie se leva, se faufila par la porte et se hata de sortir. Elle n’avait aucun effet personnel et ne perdit pas de temps à les récupérer. La nuit était vraiment glaciale et elle ne savait pas où aller. La maison la plus proche ? Celle d’Isis sans doute. Alors elle se dirigea vers chez elle, sachant qu’il y aurait une petite place où passer la nuit. Et puis elle savait qu’Isis s’occuperait bien d’elle …