Je me présenter, je suis Sasha Lennon Anderson. Si vous ne me connaissez pas, je vais vous raconter ma petite histoire. Elle n'est pas très passionnante, je ne suis pas un aventurier solitaire, je n'ai pas traversé le fleuve d'Amazonie ou engagé dans la mafia. Je suis un petit mec de vingt sept ans, plutôt pas mal, même canon d'après certaines personnes ! Je ne dirais pas le contraire, les autres nous jugent mieux je pense ...
Je viens de Los Angeles, la vie de tous les possibles selon certains. J'ai vécu dans une famille assez étrange. D'un côté j'ai une mère psycho-rigide, je me demande comment elle a pu nous mettre au monde, mon frère, ma sœur et moi. De l'autre, j'ai un père qui est mon modèle de débauche dont je suis ses pas à la trace. Il est gros parieur, dépense une partie de sa paie dans les courses de chevaux, des matchs de basket ou dans les parties de poker, il aime les femmes de façon démesurés et je n'ai jamais pu compter les maîtresses avec qui je l'ai gaulé. Je suis sûr d'ailleurs qu'il les payait. Pas toutes bien sûr, mais il aimait les prostituées, il les appelait par leur prénom et elle connaissait toutes leur beau Jackie. Comment je sais ça ? Oh, il m'y a emmené quelques fois ... Ca vous débecte ? Je comprends mais quand on est élevé dans ce genre d'environnement, c'est presque normal.
J'ai eu une enfance normale. Ma mère tentait de nous élever au mieux, être propre, polis, gentils et travailleurs à l'école. Mais moi j'aimais voir mon père souvent pendu au téléphone noir avec sa clope dans l'autre main. A y repenser, il ne devait pas faire des transactions catholiques mais qu'importe, de l'argent rentrait à la maison et vu qu'il partait le matin en costard et rentrait assez tard le soir, ma mère ne se posait pas de questions. Ou ne voulait rien savoir. Je n'ai jamais manqué de rien, j'ai mangé à ma faim, j'étais toujours bien habillé et je pouvais aller à l'école. Je n'étais pas un élève brillant mais pas tout à fait un cancre non plus. Disons que j'avais la flemme de faire mes devoirs, que j'étais souvent distrait pendant les leçons. Mais j'ai beaucoup lu en dehors, une véritable passion pour les livres à une certaine époque. Je n'ai pas fait beaucoup d'études, j'ai arrêté à seize ans car je ne me voyais pas aller au lycée ni à l'université. De toute façon, mes parents n'avaient pas les moyens et je ne méritais pas de bourse ...
J'ai fait un peu tous les métiers possibles comme serveur, mécanicien, plongeur, caissier. Je me suis forgé ma petite vie, je gagnais mon propre argent et le rangeais bien soigneusement pour ne pas qu'on n'y touche. C'est à cette époque que mon père m'a payée ma première prostituée. J'aurais pu trouver une fille normale, avoir une première fois banale comme tous les autres mecs. Mais je n'étais pas dans une famille traditionnelle et pour une fois que mon père m'introduisait dans son monde, je ne pouvais pas dire non. Elle s'appelait Félicité, une porto ricaine à la peau caramel et aux cheveux noir ébène. Je mentirais si je disais que j'avais réussi mon premier coup, mais mon père eut cette phrase philosophique
Jack ► T'inquiète fiston, ça ira mieux avec l'expérience !
Ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd et j'ai passé pas mal de mes nuits à me forger cette fameuse expérience. Jusqu'à mes dix neuf ans, je n'ai connu que des filles. En même temps, les mecs qui draguaient d'autres mecs ne le faisaient pas en pleine rue, sous peine de lynchage.
Je ne sais plus trop comment j'ai attéri à West Hollywood ce samedi soir là. J'y découvris un nouveau monde, le quartier gay de L.A. Des mecs faisaient le trottoir, tous appuyés sur un mur en pierre et me sifflaient pour m'interpeller. Qu'est ce que j'irais foutre avec un mec ? J'ai juste tracé, continué ma route mais l'un d'entre eux s'est posté juste devant moi. Faut avouer qu'il était beau gosse, sa chemise ouverte montrait tous ses atouts mais je n'attendais rien de lui. Je suis rentré chez moi ... Et j'ai pensé à ce mec. C'était étrange mais pas désagréable ... Je mis plusieurs jours avant de me décider d'y retourner, un peu d'argent en poche. Je ne savais pas combien prenait un mec, j'allais tout découvrir ce soir là. Je l'ai retrouvé, fumant sa clope à l'écart des autres. J'ai connu ma première avec un type pour 50$ tout compris. C'est là que j'ai découvert que se limiter à un sexe était une connerie monumentale. Dans mes boulots, j'ai souvent découvert des types gays qui le cachaient et j'ai toujours tout fait pour leur sauter dessus dans les arrières boutiques/les coins sombres/les réserves ... Je ne passais plus mes nuits à m'envoyer en l'air, mais aussi mes journées.
A vingt et un ans, j'étais officiellement majeur et j'ai décidé de partir. J'avais des thunes, de l'ambition et envie de voir le monde. Je ne suis pas aller bien loin, je n'ai jamais quitté le continent mais j'ai bien voyagé, j'ai gagné ma vie, ai dépensé ma petite fortune dans les plaisirs de la vie, soit le sexe, la drogue et l'alcool. Une vie de débauché diront certains. Totalement et j'aime cette vie que j'ai pratiqué pendant trois ans non stop. Mais les routes n'étaient pas toujours seul pour un type comme moi. On m'a cassé la gueule quatre ou cinq fois pour ce que j'étais. Une tapette. Un pédé. Une erreur de la nature. J'ai eu de la chance de survivre à chaque fois. Et c'est blessé que j'ai attiré au Castro. J'arrivais à San Francisco et je cherchais un endroit où dormir, où squatter. Je ne sais plus vraiment comment ces types sont arrivés vers moi. J'avais une tête qui leur revenait pas, ou une chemise un peu trop ouverte, un jean trop serré peut être. Ou alors j'entrais simplement dans le Castro, un quartier dont j'avais entendu parlé mais qui n'avait pas l'ampleur d'aujourd'hui. Bref, j'ai pris un coup de couteau dans la cuisse et c'est un type qui m'accompagna à la clinique du coin. J'ai rien eu de grave, j'avais surtout très mal. C'est comme ça que je rentrai ce qui deviendrait mon acolyte.
Ca fait trois ans que je suis ici, j'ai vingt sept ans et je n'ai pas changé de philosophie de vie. Je fume, je bois, je me drogue, je baise à tout va. J'ai un petit boulot dans le quartier et dans un autre, j'organise des combats clandestins. Ca rapporte un max car les gens aiment se battre et aiment parier. Et bien sûr, je trafique la plupart des combats que je gagne plus. Me jugez pas, j'ai un train de vie à mener ! Ah, je tenais à dire que je ne paie pas tout le temps les gens, juste que les plus beaux lots s'achètent alors il faut mettre la main au portefeuille pour tirer ... le gros lot.
Accueil 
