SID le gay qui s'assumait

→ je fumes depuis l'âge de seize ans un truc du genre, ça m'occupe les doigts et l'esprit & puis c'est en bonne méthode de drague. hmm bah quoi c'est comme ça que j'ai rencontré mon homme. celui qui m'a fait énormément souffrir certes mais le seul que j'ai jamais aimé
→ si vous devez choisir entre m'offrir des fleurs ou des chocolats choisissez le chocolat j'en suis fou j'en mange au moins un carré par jour, et si je n'ai pas ma dose quotidienne je deviens agressif.
→ je suis fana de musique, jouez moi de la guitare et je suis à vos pieds. si vous chantez c'est encore mieux. si vous avez une voix enchanteresse comme celle de mon homme, c'est encore mieux.
→ j'adore faire des massages et si j'était pas DJ et si les études ne me barbaient pas autant j'aurais probablement fait masseur professionnel, il parait que j'ai des doigts de fée. dixit vous savez qui je pense.
→ je fumes en moyenne un paquet par jour, plus quand je fais l'amour.

La première fois, que ce soit avec un homme ou avec une femme, on s'en souvient toute sa vie, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, qu'importe on s'en souvient. Bizarrement ma première fois, avec une fille ne m'a pas marqué, trop eclipsé par ma première fois avec lui, Ahmon. Je devais avoir quoi, aller seize ans à tout casser, il en avait dix huit. À cette époque, je n'avais pas encore fait mon coming-out, je me pensais 200% hétéro comme tout le monde quoi. Je rentrais du lycée catholique privé, où mes parents m'avaient envoyer à l'époque, pour ce qui était de la pudeur j'étais encore un peu comme micah à ne pas montrer mon corps à n'importe qui, à éviter de coucher avec n'importe qui. C'était avant que je rencontre Ahmon, un soir donc sur la route pour rentrer à la maison, je me heurtais à un jeune homme en train de fumer. Je m'excusais et lui tendis un cigarette j'étais moi même fumeur même si j'évitais de le préciser devant mon père, la sienne étant tombé dans une flaque d'eau. Il la prit sans un mot et me fixait, je soutenais son regard, je ne serais pas le premier à céder. Impassible, il portait sa cigarette à la bouche, je fis de même, mon regard bleu océan toujours profondément ancré dans le sien. La pluie se mit à tomber sur la ruelle sombre dans laquelle nous étions, déjà pratiquement vide, la pluie fit partir les plus coriaces d'entre eux, sauf mon bel inconnu, évidemment qui écrasa sa cigarette sans y jeter un regard. Il me regarda puis baissa le regard vers mon torse, je ne sais combien de temps avant de s'approcher avec un sourire aux dents blanches éclatantes. Il me dit « tu dois avoir froid, non? Je pourrais te réchauffer si tu veux, mon appartement est juste au dessus. J'y vis seul... » je le dévisageais, a fond de moi une petite voix me disait que je pouvais lui faire confiance et puis j'étais profondément et inexplicablement attiré par lui. “ Soit, je te suis... ” Il me regarda avec un immense sourire puis arquant un sourcil prit la direction d'une porte, je le suivis, il monta des escaliers, jusqu'à ouvrir la porte d'un grand appartement lumineux malgré le temps gris dehors. J'entrai, il ferma la porte derrière nous. Je restai figé. Je ne ferais pas le premier pas, je ne savais pas comment m'y prendre. Il me montra le chemin. S'avançant vers moi, m'enlevant d'abord ma veste, puis mon tee shirt, frôlant ma peau, me faisant frissonner, je le laissais mener la danse. Nos lèvres se heurtèrent les unes aux autres. Bien vite je me retrouvais sur un lit dans des draps de satin noir, ses lèvres toujours plaqué sur les miennes. Je les décrochais quelques instants pour lui dire rougissant légèrement, ce qui n'était pourtant pas mon cas d'habitude “ hmm vas-y doucement c'est ma première fois... en tant que gay s'entend... ” cette remarque le fit sourire, un instant amusé, avant qu'il ne revienne plaqué ses lèvres chaudes sur les miennes, et me voilà parti pour ma première fois, avec un parfait inconnu. à la fin de nos ébats j'étais allongé sur le dos et lui sur mon coté la main posé sur mon torse humide de sueur. “ au fait moi c'est sid... sidney livingston ” il me sourit. « moi c'est ahmon vicious, enchanté beau sid. » je lui souris un peu bêtement, il m'embrassait, je prolongeais, je regardai l'heure. “ vingt heures je vais me faire tuer par mon père ! il faut que j'y aille je suis désolé... ” totalement paniqué, je prenais mes affaires, me rhabillais, il m'aidait en souriant puis me tendit un papier où il avait écrit son numéro de téléphone « appelle moi à l'occasion beau brun » je lui souris “ je n'y manquerais pas ” je me retournais, l'embrassais longuement avant partir en courant vers chez moi...

Comme je m'en doutais mon père m'attendais fulminant au pas de la porte ma mère derrière lui, les traits tirés, inquiets. “J'étais à la bibliothèque, tu sais l'exposé sur la reproduction des chimpanzés ?! Je vous avez prévenu. ” Mensonge éhonté qui sembla marché cependant. Ma mère me prit dans ses bras, presque en pleurs. Je lui tapotais le dos pour la rassurer puis montais dans le grenier où je vivais avec Micah,d epuis quelques années maintenant. Je m'allongeais sur le lit un grand sourire aux lèvres, Micah me fixait interrogateur. ‘ Pourquoi tu souris bêtement comme ça. ’ je posais mon doigt sur ma bouche avec un sourire satisfait, puis quelques secondes plus tard je lui racontais tout en détails, tout doucement pour ne pas etre entendu. “ Il s'appelle Ahmon, un vrai canon. ” Il sourit amusé. ‘ Je rêves ou mon frère est amoureux. ’ Je lui balançais un coussin “ Dit pas n'importe quoi ! Tu me connais. ” . ‘Justement ... ’


nous nous revîmes quelques jours plus tard, autour d'un café, puis encore une fois, et une autre toujours caché, nous sortions ensemble, nous nous donnions rendez vous, on s'envoyait des ‘je t'aime’. Bref c'était un amour assez grotesque et ridicule comme dans les films à l'eau de rose mais peu nous importait nous nous aimions. pendant deux ans sans encombre nous vivions notre idylle bien gentiment.

mais un jour où nous avions rendez vous dans l'appartement où nous avions l'habitude de nous retrouver d'ordinaire, alors que j'ouvrais la porte j'entends des gémissements venant de la chambre, je ne compris pas de suite, je me dis * tiens Ahmon en train de regarder un porno gay ça ne lui ressemble pas, il n'a pas besoin de ça d'habitude *, j'entrais dans la chambre “ eh bah je te manque tant que ça que tu reg... ” je m'étouffais presque, Ahmon, mon Ahmon, mon homme au lit avec un gringalet, un slave vu l'accent. je le regardais, il s'arrêta. le slave me regarda et descendit de MON brun. je baissais les yeux dégoûté, fermais la porte derrière moi, Ahmon me courra après, ayant pris le temps de mettre un caleçon pour l'occasion.

« Sid. mon Sid. attend. »
“ Ta gueule je suis pas ton Sid, je suis plus ton Sid. ”
« Laisse moi t'expliquer. »
“ Expliquer quoi ! Depuis combien de temps ça dure. Non j'ai même pas envie de savoir, tu me dégoûtes. Je t'ai donné mon homo-virginité, mon amour. mais tout ça pour toi c'est rien. alors retourne avec ton blond à la noix et fiches moi la paix. ”
« Sid. Je t'aime »
“ Fallait y penser avant ”

Je claquais la porte, m'en allais dégoûter. Il tenta de me contacter plusieurs fois, je ne décrochais pas. Je rentrais chez moi. Je prenais un air joyeux comme toujours, plutot mourir que d'avouer que c'était fini à Micah, plutot mourir que de me l'avouer à moi. Cependant cette fois-ci je me fis repérer, mon père était furieux, me gueula dessus et finalement fini par me hurler dessus « Sors de chez moi!! » Je ne répondais rien, qu'ajouter à cela, je me faisais virer de la vie de mon homme, de ma maison, que dire de plus, je montais au grenier, faisait mon sac, partais sans rien dire, sans me retourner. Suivi bizarrement par mon frère Micah. Et voilà comment nous atterîmes à la gare, à prendre ce train pour San Francisco avec les économies de Micah qui d'ailleurs brisa la glace.

« Pourquoi là-bas ? »
“ Tu lis pas les journaux ? Tu connais pas Harvey Milk ? ”
« Merci je sais qui c'est, c'est moi qui te passe les journaux. Et alors ? »
“ Là bas, je pourrais arrêter de me cacher. Toi tu n'avais pas à venir, tu aurais du mener ta petite vie. ”
« Quelle petite vie ? »
“ Ton diplôme, ton avenir, ta copine ... ”
« Mon copain aussi. »

C'était tombé comme une bombe ! Personne n'avait su les penchants de Micah, pas même moi son jeune frère ! Et plutôt que de le juger, je le pris dans mes bras. Voilà comment commença la nouvelle vie à San Francisco. Libres.

Je ne parle plus à Ahmon et depuis je me tape un peu n'importe qui pour essayer de l'oublier. Essayer seulement ... Ça m'est impossible pourtant il hante mes rêve mais son blond slave avec qui il a couché me hante aussi et ça je ne sais pas si un jour j'arriverais à oublier tout cela.

Que vous inspire le quartier du Castro ? Plutôt militant ou simple habitant ? Expliquez en quelques lignes ce que le Castro vous apporte, ce que vous aimez (ou pas), vos lieux habituels et pourquoi c'est ici que vous vivez et pas ailleurs.

Le Castro c'est la liberté, c'est la gay pride. C'est etre ce que je suis sans etre juger. C'est une vie sans mon père homophobe et avec mon frère que j'adore ( chut ne lui dites pas ça ! ) Je suis plutot militant, je déteste l'injustice peut etre parce que j'ai été bercé par elle toute mon enfance ce qui m'a poussé à me révolter. Ce que j'aime c'est pouvoir m'afficher avec un homme sans avoir tous ces commérages tout autour comme quoi je ne serait pas normal, ici ce qui n'est pas normal c'est d'être hétéro presque. J'aime aller prendre un verre au lucky 13 & regarder les vinyls Steetlight Record. Pourquoi je vis ici et pas ailleurs? Parce qu'ici je suis libre d'etre gay.