I love shoes, im gay - whatever ♣ jaylhàn

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Mais qu'est-ce que tu es Jaylhàn ? Un traitre, voilà ce qu'il est ! Un traitre ! Deux élèves de troisième année fixaient le jeune Emerson-Pryce avec dégoût. Jamais auparavant Jaylhàn n'avait subit telle humiliation. C'était sa seconde année au collège et celle-ci resta synonyme de ce malheureux jour. Isolés dans les corridors de l'école, les trois garçons se faisaient face dans un silence pesant. La rage se lisait sur le visage du jeune Jaylhàn, alors que le sadisme et la méchanceté éclairaient les traits de ses bourreaux. Ils voulaient se montrer cruels avec le plus jeune, qu'ils considéraient comme une aberration de la nature, un être qui n'aurait jamais du voir la lumière du jour. Jaylhàn n'avait pas une seule fois baissé le regard devant ces garçons, en aucun cas il accepterait de se laisser écraser de la sorte. Ses poings se serrèrent et la voix assurée il lança : Les seuls traitres ici sont ceux qui se révèlent suffisamment puérils et idiots pour ne pas se rendre compte qu'ils ne sont pas les seuls dans le monde. C'est qu'il a du cran le petit. Se moqua l'un. Dis-moi, Jaylhàn. le meilleur jour de ta vie c'est quand ta maman t'as aimer ou quand t'as baiser un homme ? Ce fut la phrase de trop pour Jaylhàn qui se jeta sur celui qui avait osé mêler sa mère là-dedans et qui pensait vraiment qu'il baisait les hommes. Il les mataient, c'est tout. Bien que cet acte lui valut de longues heures de punitions, il ne le regretta jamais. Cet instant de sa vie avait davantage fait ressortir la face sombre de l'adolescent, qui continuait de considérer ce qu'il était comme tout à fait normal. Il n'avait pas de vrai parents. Et alors ? Il avait une mère adoptive qui l'aimait plus que tout.

Journal de Jaylhàn

Je ne questionne pas ce qui je suis. Je n'en veux pas à mon père ni a ma mère, loin de là. Je suis un enfant comme les autres - peu importe si j'aime les filles ou les garçons. J'ai fêté mes quinze ans hier, et l'enfance me semble si loin aujourd'hui. Le temps qui passe ne permet pas de revenir en arrière et si tant est que l'on veuille remonter dans le passé, rien n'a la même saveur une seconde fois vécue. Ces dernières semaines, j'ai la mauvaise sensation que les secondes me filent entre les doigts, que l'aiguille de ma montre accélère davantage chaque jour.


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Sincèrement, je t’ai connue plus bavarde. … Allez ne soit pas mauvaise joueuse. … Tiens, b-a l-l-o-n ! Six lettres, mot compte double. … Tu pourrais au moins faire semblant d’être contente pour moi Stella. Cela faisait une demie heure que Jaylhàn jouait au scrabble avec, une plante verte. Assis face à elle, il sirotait je ne sais quelle boisson en attendant une réponse. Non, le jeune homme n’était pas fou, il s’ennuyait terriblement. L’été avait été long et alors que lui était condamné à rester enfermer chez lui, ses amis partaient en voyages ou profitaient simplement de ces deux longs mois de vacances. Jaylhàn n’en revenait toujours pas, elle n’y avait jamais tenu à son chat la concierge, là où il était - et Dieu seul sait où - la bestiole était sûrement mieux qu’entre les mains de cette mégère. Cessant d’espérer une réponse qui ne viendrait pas, Jaylhàn se leva et rejoignit sa chambre dans l’optique de prendre une douche, il prit sa serviette et se dirigea vers la salle d’eau.

Des gouttes ruisselaient encore sur sa peau lorsqu’il se présenta face au miroir, ses yeux verts se reflétaient étonnamment bien au milieu de la buée alors que le jeune Emerson ébouriffa ses cheveux bruns avec sa main droite. Du haut de ses dix-huit ans, il mesurait un peu plus d’un mètre quatre vingt pour une carrure mince mais néanmoins musclée. Il s’avança en baillant jusqu’à son armoire et en sortit quelques rudiments de sa tenue essentielle - pareils à beaucoup d’adolescents ou jeunes adultes - c’est-à-dire un jean et un tee-shirt simple. Il enfila une chemise par-dessus, en flanelle et à carreaux dans les tons rouges, et redescendit au rez-de-chaussée, jetant au passage un coup d’œil à la prénommée Stella qui n’avait évidemment pas bougée d’un pouce. Il ne comptait pas obéir aux quelconques règles de sa punition, il ne les avait en rien suivit depuis le début de l'été en réalité, il s'était simplement fait plus discret qu'à l'accoutumée.

Dix huit ans. Jaylhàn Emerson-Pryce avait bien grandi. Puisqu'il nous faut à présent le définir, on laissera transparaître le côté machisme et superficiel qu’il semblait représenter. Un grand brun, charismatique à la beauté sans pareille et à l’allure séductrice, renforcée par une vieille veste de cuir noire semblant venir des premiers âges du rock et composant indispensable de sa tenue. Son parfum mêlait sadisme et passion. Sa démarche élégante invitait à la luxure. Ses traits trop bien dessinés et son visage parfait donnaient l’illusion d’une statue de cire. De profil, on n’apercevait pas la partie haute de son visage, masquée par un nombre incalculable de mèches en pagaille, à l’arrière de son crâne, ses cheveux s’entremêlaient, coiffure négligée, ébouriffée à la sortie de la douche. Ses yeux couleur émeraude paraissaient vides d’expression au premier abord, mais en l'observant plus intensément on pouvait y reconnaître cette lueur de haine et de détermination, lueur aux accents de colère et de ruse. Cependant, le garçon n'avait pas tant changé depuis ses premières années d'adolescence. Un sale petit con prétentieux. Voilà donc ce qu'on pensait de lui lorsque qu'on le rencontrait la première fois, et ceux qui le pensaient n'avaient pas totalement tort ! Méprise des règles, accro aux sensations fortes, à l'adrénaline, il mettait sa vie en danger pour faire battre son sang dans ses veines à la manière d'un torrent de lave. Jaylhàn se révélait être un excellent rhétoricien. Il éprouvait un malin plaisir à faire souffrir une personne qu'il n'appréciait pas. Contradictoire, il pouvait se révéler doux et attentionné. Il pouvait même se montrer attachant mais peu de personnes sont parvenues à briser la carapace qu'il s'était forgé au fils des années. Amoureux de la vie, masquant son courage et ces fortes ressemblances avec son paternel - altruisme, gentillesse, fidélité - on peut dire que Jaylhàn portait un masque, et s'il venait à tomber ce n'était pas le regard des autres que craignait le jeune homme mais bel et bien son reflet dans le miroir.

Extrait du journal de Jaylhàn :

« qu'elle merde. Je sais maintenant ce que j'avais prit tant de temps a cacher. Je le ressent dans mon corps, je le ressent dans ma tête. Je n'arrête pas d'y penser. J'ai toujours cru que je serais normal. Je ne l'étais pas. Du moins, pas tout a fait. Lorsqu'il me touchait, lorsqu'il me sentait. On était carrément fait pour être ensemble -dans une société qui ne voulait rien y comprendre. Comment un homme peut-il aimer un autre homme ? Je ne voulait pas être ce type. Celui qu'on traiterait de tout les noms, car aimer un autre homme, ça ne se fait pas. Alors que je comprennait que mes parents n'auront jamais de petits enfants, je réalisa enfin. ma meilleure amie aussi était carrément bandante ... »


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Jaylhàn et Cooper se connaissent depuis de longues dates, depuis le collège même. Cependant, ils ne se voyaient que très rarement puisque les parents de la jeune femme n’aimait pas qu’elle fréquente Jaylhàn, qui était -faut l’avouer- un peu trop prétentieux et bagarreur. Du coup, ils ne se voyaient qu’en cachette, et c’est sans doute ça qui a fortifié leur relation. Ils n’étaient qu’à l’époque de bons copains, avec qui on peut plaisanter, ou sortir en ville après les cours. Mais plus le temps passa, et plus leur relation prit de l’ampleur, ils ne se quittaient plus, ils étaient inséparables, ils se disaient tout, ils étaient sans gêne, ils étaient meilleurs amis. Rien de plus, rien de moins. Enfin rien de plus c’est ce que tout le monde croyait. Mais faut pas se leurrer, deux lycéens qui après les cours se disent « on va bosser ensemble chez moi ? » Ce n’est pas pour faire des maths si vous voyez ce que je veux dire… Dans le temps on disait faire des choses pas très catholique, ça vous éclaire ? XD Enfin bon vous l’aurez compris, ces deux là sont toujours autant proches, et pourtant ils ne sont pas en couple. Non ils s’autorisent à aller voir ailleurs et coucher avec un peu n’importe qui quand ils veulent. Cependant, Cooper le sait très bien, Jaylhàn commence à être sérieusement jaloux de voir d’autres mâles tourner autour de sa belle. Mais qu’il se rassure, après ses amies homosexuelles, la personne auquel elle tient le plus, et avec qui elle veut finir sa vie c’est bien Jaylhàn. Mais ça elle n’est pas prête de lui avouer, il est bien trop orgueilleux pour ça. Ça tombe bien parce que Cooper aussi n’est pas prêt de mettre son égo de côté. Faut bien encore s’amuser non ? Du coup leur relation est basée sur une grande confiance et sur la séduction sans arrêt... il arrive même (assez régulièrement disons) qu'ils aient bu un peu trop la veille et se retrouve dans un même lit -non y'a pas encore de surprise- avec une bague sur leur annulaire gauche -ben oui, combien de fois ils se sont mariés sans le savoir ? Enfin sans en être réellement conscient, plutôt sous l'emprise de la vodka, combien de fois ? Oh oui, trois fois. Trois mariages et trois divorces. Ça pourrait faire le titre d'un film, avec un joli slogan « Le destin c'est comme la nature... ça nous rattrape plus vite que ce que l'on souhaite.. » Enfin bon, c'est une grande histoire. Tu me fais bander Cooper. Il était tard... très tard et les deux jeunes tourtereaux se retrouvaient presque seuls dans les ruelles, avec une bouteille de vodka dans les mains. Ce soir, comme beaucoup d'autres soir, ils avaient remis ça. Ils avaient encore une fois fini bourré, et à présent ce n'était que leur inconscience qui s'exerçait, et c'était plutôt comique à voir. Oui très. CHUT ! Je ne vois pas ce qu'il y a d'écrit sur la bouteille... La réflexion de Jaylhàn n'avait pas affecté la jeune femme, qui était en train de déchiffrer une phrase écrite sur la bouteille, mais à mon avis, on pouvait y être encore demain avant qu'elle y arrive. Son état et sa faiblesse l'empêcherait et la ferait abandonner. Il y a écrit : je t'aime. Jaylhàn lui fit un large sourire, ils étaient tout autant atteint que la jeune femme, et comme si ça n'était pas assez, il sortit une barre de shit de sa poche. Arrêtes, c'est pas ça. Jaylhàn prit la bouteille des mains de la jeune femme, et bu quelques gorgées, il balança la bouteille sur le trottoir, et elle s'explosa et des casseaux de verres étaient étalés partout devant et derrière quelques voitures. Cooper explosa de rire, et son rire communicatif, fit sourire de plus belle le jeune homme, qui l'embrassa avec fougue, tout en marchant. Viens chez moi ma belle. Il n'avait pas vraiment besoin de le demander, sachant que Jaylhàn habitait à deux mètres d'où ils étaient et Cooper à deux kilomètres, vu leur état, le choix allait être très vite fait. Ils continuaient à avancer dans regarder leur chemin, leurs deux bouches collées l'une à l'autre, quand ils se prirent une voiture, et Cooper posa son dos sur le capot de celle-ci. Imbécile ! Jaylhàn continuait, non rassurez-vous vu le temps qu'il faisait, il n'allait pas la déshabiller sur la bagnole, même s'il en avait grande envie. Épouses-moi chérie. Cooper arque un sourcil, et fit un sourire en coin, elle posa ses mains derrière sa nuque, et renchérit aussitôt Oui. Jaylhàn la regarda dans les yeux, il était persuadé qu'elle lui avait dit oui pour qu'il l'épouse. Oui quoi ? Oui emmènes-moi chez toi. Ainsi la soirée ne faisait que commencer.

Extrait du journal de Jaylhàn :

« notre relation est si simple et si compliquée à la fois. Enfants, nous étions si proches, sans ambiguïtés, ni faux-semblants. J'étais le grand frère trop protecteur, elle était la petite sœur que je n'ai jamais eu. Elle n'avait pas peur de moi, ne cherchait pas les artifices de mon caractère complexe. Quand on est encore bercé par les doux rêves de l'enfance, tout parait plus beau, et surtout, tout semble éternel. L'éternité nous a bien vite rattrapée. L'amitié homme-femme a toujours été contée comme un mythe, nous y croyions et pourtant, le désir s'en est mêlé. Puis vient le temps où les mots que l'on devrait prononcer ne peuvent franchir la barrière de nos lèvres, où la peur incontrôlée de ce qui pourrait arriver bat dans nos tempes et que l'on se cache derrière les vestiges d'une amitié qui risque de tomber, sous les incessants baisers, sous les pensées à peine murmurés et les sentiments - indéfinissables - que l'on se susurre à demi-mot. Lullaby, ce nom résonne dans le tonnerre de mon esprit, est ma seule faiblesse, la seule femme qui ai jamais parvenue à me comprendre. Ma faiblesse, l'unique être qui puisse avoir raison de moi. Je ne suis pourtant pas déterminé à montrer à qui que ce soit que je puisse aimer, peut-être est-ce cela, la réponse à toutes mes questions, je suis trop bouffi d'orgueil et l'amour est un poison violent. »