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 Carter J. Keepers

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Carter J. Keepers
    ADMIN - Jerker
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Carter J. Keepers


▬ inscription : 06/10/2009
▬ messages : 229
▬ (c) credit : MaquizZ
▬ age : 72
▬ sexual orientation : Gay
▬ mood : Good

▬ hey you !
▬ job:
▬ jukebox:
▬ relationship:

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MessageSujet: Carter J. Keepers   Carter J. Keepers EmptyVen 9 Oct - 0:30

Citation :
« Carter Justin

KEEPERS
»

Few Informations
.

    Nickname : CJ or See Jay
    Né le 25 juillet 1951 à San Francisco
    Âge : 25 ans
    Nationalité : Américaine
    Orientation sexuelle : Gay
    Avatar : Chris Pine

    « Rolling down the river ! »

      So wonderful personality

      Carter J. Keepers Chris-chris-pine-7769391-100-100
      Courageux
      Généreux
      Amical
      Passionné
      Franc
      Sentimental
      A le sens de l'humour
      Musicien doué

        Fêtard
        Jaloux
        Casse-cou
        Direct
        Protecteur
        Fier
        Perfectionniste
        Claustrophobe
    Comment décrire la personnalité de CJ ? En fait, il n'est pas si simple que ça à cerner. D'un naturel curieux et passionné, il s'investit toujours dans ce qu'il fait et il a trois domaines de prédilection. La musique. Elle fait partie de sa vie, il la chérit, il la créé, il la transmet. Depuis gamin, elle n'a jamais quitté sa vie, ça n'a pas toujours été facile de vivre avec. Perfectionnististe dans l'âme, Carter porte un jugement intransigeant sur sa façon de jouer et la qualité de son travail. Il ne s'accorde parfois aucune minute de répit. Il a une grave tendance à repartir sans cesse de zéro en abandonnant une idée, pourtant excellente au départ. Ses instruments favoris sont la guitare et l'harmonica. Autre domaine de prédilection, l'amitié. Pour combler un vide familial, Carter a le besoin permanent de se créer un réseau social. Des potes, des connaissances, bref de quoi créer des liens. Il lui faut un petit monde autour pour se sentir bien dans sa peau, organiser des fêtes jusqu'à pas d'heure, picoler un petit peu, rigoler, bref s'amuser. Il aime beaucoup tout ça. La raison est très simple, en fait grâce à ses amis, il se fond dans la masse, dans le décor. Il n'est plus un seul individu mais dans un tout. Et pour le regard que vous portent les gens, c'est bien mieux ainsi. CJ n'est pas imperméable aux évènements qui se déroulent tout autour de lui. Sentimental dans l'âme, il ne cache jamais ce qu'il ressent. Peu de gens sont généreux comme lui, car s'il donne, ce ne sera jamais pour avoir en retour. Même de la reconnaissance, il s'en moque. Troisième domaine de prédilection : la franchise, car si on peut lui faire un reproche ce n'est pas celui d'être hypocrite et menteur. Il n'a jamais été tenté de manipuler quelqu'un. Bien entendu cette qualité est empreinte de défaut, car son attitude est directe. Pour ceux qui ne connaissent pas, elle peut surprendre. Si quelqu'un l'énerve, il le lui dira cash, si une personne lui plait et déclenche en lui des sentiments particuliers, idem. C'est encore pire avec ses "ennemis" où la moindre "friction" déclenche un torrent de prise à parti. Oui, pas facile de se retenir lorsqu'on a ça dans le sang.

    A partir de ses trois domaines de prédilection, Carter vit sa vie. Il excelle là-dedans car c'est comme inné chez lui. C'est un peu comme son courage. Il n'a peur de rien... ou presque. Mais c'est une vraie tête brûlée, casse cou de première ! D'ailleurs, on ne compte plus les accidents qui lui sont arrivés et qui pour certains ont failli le tuer. En tout cas, il n'hésite jamais à se ruer vers une maison en flamme pour sortir le chien, le chat, ou un gamin... de même qu'il n'hésite jamais à foncer tête baissée dans une rivière où le courant est fort pour aider une tierce personne à rejoindre le rivage. Par contre des évènements l'ont traumatisé... et c'est à cause de l'un d'eux, détaillé un peu plus dans l'histoire, qu'il est claustrophobe. Une pièce close, une voiture fermée, un tunnel, tout ça l'opprime. Et le pire c'est que ça le paralyse. Incapable de bouger, il se met à trembler, à pleurer aussi et à manquer d'air. Pour lui, c'est une hantise d'avoir à se trouver dans un endroit clos. Il en perd tous ses moyens, tout instinct... C'est à un tel point que ça modifie sa façon de vivre. Il laisse toujours une porte ou une fenêtre ouverte, même dans la salle de bains, même lorsqu'il n'est pas chez lui. Très passionné par ce qu'il fait, il reste cependant très ouvert au reste. En fait son plus gros défaut, c'est d'être jaloux. Il ne s'agit pas vraiment d'envier les autres, non, en fait, c'est de la jalousie dans les relations. Quelqu'un qui a plus d'amis, qui couche avec un tel, qui cotoie telle personne... tout ça vient d'un certain complexe de son enfance. Il cherche donc par pure fierté à se placer en avant, à être le meilleur dans tous les domaines, ce qui bien sûr n'est jamais le cas. Il vit très mal l'échec face à une autre personne, et son tempérament de feu le pousse bien souvent à dépasser le politiquement et le physiquement correct.

    En tant qu'habitant du Castro depuis son enfance, il côtoie beaucoup d'endroits différents mais depuis le début de sa vie adulte, il en chérit quatre en particulier. Le Steetlight Records, superbe magasin de vinyls où il achète ses collectors et où il passe des heures à fouiller dans les étalages, est un lieu qu'il ne manque jamais de visiter au moins une fois par jour. Il espère souvent y rencontrer un producteur mais peu sont intéressés par la musique de rue... ils veulent des diplômes, des passages dans des écoles prestigieuses. Alors, pour se payer les études, CJ a fait le choix de gagner de l'argent, rapidement et facilement... Il travaille comme danseur privé au Night Club de Badlands. En fait il ne fait pas que des danses privées, il va plus loin contre pécule pour pouvoir récolter de l'argent en vue d'entrer dans une école de musique. Tout ça au noir, bien entendu, le patron n'est pas au courant... ou en tout cas il fait mine de ne pas l'être... En dehors de ce travail et après avoir fait un tour au Steetlight, il va souvent traîner à l'Esta Noche, l'endroit qui regroupe selon lui les plus beaux mâles de la planète. Il est très attiré par les latinos, même s'ils ne dit jamais non aux autres. Mais il suffit d'un teint hâlé, d'un accent un peu hispanique et d'un regard ténébreux pour le mettre en émoi total. Le Nickel est aussi un endroit où il fait bon aller, surtout pour se rincer l'oeil. L'ambiance y est calme, agréable... un vrai plaisir de détente... ou pas... suivant de ce qu'on parle et que l'on préfère maintenir tendu... le bras par exemple pour se resservir un verre. Oh, allons, bande de pervers, vous supposiez autre chose




    Carter J. Keepers Chris-chris-pine-7931881-100-100
      The Castro & me, a love story ... or not !

    J'ai grandi dans ce quartier. Je l'ai toujours connu depuis tout petit. Je me souviens y avoir fait mes accords de guitare, assis sur un trottoir devant des jeunes passionnés par ma musique encore maladroite. Il y avait aussi le facteur qui passait... une grande folle, comme nous appelle les gens d'ailleurs. Il avait souvent des shorts plutôt courts... et les anciens du quartier le savaient, lorsque le courier arrivait en retard, c'était que quelqu'un n'avait pas payé les timbres en espèces... Cet endroit c'est moi. Je ne peux même pas dire que c'est une partie parce que sans le Castro, je n'existerais pas. Et je ne conçois jamais d'en partir. Ici, je suis entouré d'amis, on ne me regarde pas comme un détraqué mental ou un monstre. Je m'y plais, je veux que ce quartier survive. Pour ça, je m'investis parfois dans la vie militante mais j'aime beaucoup jouer ou parler avec les gens. Chacun connaît à peu près tout le monde, les choses vont vite, ici. Malgré tout, le respect est coutumier. C'est ma maison, ma raison de vivre. Le reste ne m'intéresse pas et si un jour, il venait à être fermé, ou détruit, je ne serais pas le seul à me retrouver perdu, dans le noir total... vidé.

    En plus j'y ai ma famille, et ça compte beaucoup. A l'extérieur du Castro, je suis seul, je n'ai aucune personne susceptible de m'héberger, de me parler ou de s'aviser de ma santé. Ce coin de San Francisco, c'est un paradis, un petit jardin d'Eden. J'espère en tout cas une chose, c'est que les mecs, latinos, jaunes, noirs, travelos ou américains, resteront ici pour longtemps. J'ai encore tout l'avenir devant moi, j'envisage mal de le passer sans un autre Adam... ne serait-ce que pour profiter du soleil sur les marches de la bibliothèque en parlant de choses et d'autres... et pourquoi pas plus, si affinités... enfin, ça c'est à voir en privé, dans l'ombre. On a beau parler ici de libération sexuelle, il est très peu probable que beaucoup apprécient des ébats publics. L'image compte beaucoup ici, le Castro pour être crédible et montrer au monde que l'on peut vivre décemment en étant homosexuel, doit garder une image de marque, un respect. S'affirmer oui, mais pas de manière excessive. enfin, c'est ma ville, mon monde et mon univers. Welcome to San Francisco, welcome in the castro !


      About me

    Citation :
    Prénom/pseudo : Alex
    Âge : 22 ans
    Où avez vous trouver le fo ? J'étais allé chercher le milk chez Harvey, et il m'a dit qu'il connaissait un endroit où j'en trouverais à profusion...
    un commentaire ? Je m'aime ? Bien sûr que je m'aime. Bon un commentaire sérieux... hum... voyons...

    JESSICA ALBA JE T' I love you I love you I love you !!!


Dernière édition par Carter J. Keepers le Mer 30 Déc - 12:48, édité 11 fois
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MessageSujet: Re: Carter J. Keepers   Carter J. Keepers EmptySam 10 Oct - 0:05

      This is a true story

    Je me suis toujours demandé ce que j'aurais fait si mes parents n'étaient pas morts alors que j'étais enfant. J'aurais peut-être été dans une autre ville, j'aurais surement rencontré d'autres personnes et je n'aurais peut-être pas cette "tare", celle qui me fait passer pour un "freak", comme le dit si bien Travis, mon grand frère, en parlant des gens comme moi. Oui, à mon époque, si un jour ce modeste journal intime, que je commence à écrire aujourd'hui, est lu, il existe de nombreuses tares... des aliénations, des trucs contre-nature. Par exemple, deux femmes qui s'embrassent ne peuvent le faire ailleurs que sur la joue... et de façon très brève. Pas de pelottage de nénés... Dès l'instant où deux lèvres entrent en contact, il faut forcément que ce soit un homme et une femme... Quoique, les mentalités sont ainsi faites que les femmes ont un peu plus de liberté... les lesbiennes existent, elles écopent de moqueries mais sont "tolérées". Là où le monde tout autour commence à grincer des dents, c'est lorsque deux hommes, sensés représenter la virilité et la force se câlinent sur un banc, partageant baisers et petits massages... Là, la société nous sort aussitôt le fusil d'assaut, direction l'armée pour sanction disciplinaire et remoulage de personnalité, la Bible, pour expier les fautes et se les faire pardonner... voire l'asile psychiatrique pour certains... enfin, elle nous sort une obligation de vivre avec une femme... que l'on aimera jamais. Oui, en 1976, aux Etats-Unis, l'homosexualité est tabou... la virilité est sacrée, encore plus sacrée que l'érection du drapeau... c'est dire. Tout ce qui ne correspond pas aux critères établis par la norme est à abattre... à enfermer. C'est peut-être pour ça que le Castro s'est créé... parce que c'est le seul lieu où homosexuels et bisexuels ont réussi à s'enfermer et à vivre convenablement... sans craindre un jour de finir égorgés par un bande de crétins dégénérés, au crâne rasé, à la main occupée par une barre en fer qui viendra s'écraser sur le premier pauvre malheureux venu...

    En tout cas, j'entamerais ce journal avec une révélation qui n'en est pas une. J'habite le Castro. Je m'appelle Carter Justin Keepers, j'ai 25 ans et je suis gay, fier de l'être ! J'aime autant les mecs qu'Elvis Presley, Tina Turner et d'autres génies de la musique, ma passion. Homophobes, gros bras ou autres blaireaux, passez votre chemin. Les autres, et si je vous racontais mon histoire ? Celle du See Jay, comme on m'appelle dans le coin ? Ok, trouvez-vous une bonne couverture, un endroit confortable, les bras d'un canon par exemple, votre voisin, votre meilleur ami, un inconnu ? Et allons-y !

Carter J. Keepers 64574575

***
    Quand je fais le point sur ma vie, je me demande si je ne suis pas passé à côté de choses élémentaires. J'avais 3 ans quand mes parents sont morts. Ce qu'il m'en reste, ce sont des photos, quelques souvenirs épars et confus de mon frère et des témoignages d'amis. Je sais par des documents officiels que ma mère vivait non loin du Castro (qui à cette époque n'existait pas vraiment comme aujourd'hui). Je sais aussi que mon père, lui, était môrmon et qu'il venait de l'Utah. Il a rencontré ma mère, lors d'un séminaire à San Francisco... C'était il y a 28 ans... et voilà comment je m'imagine la scène...

    Citation :
    - Non, pas cette rue là, elle est trop sombre et nous n'y sommes pas les bienvenus...

    La pluie tombait à verse sur les deux hommes habillés de noir. Ils portaient un costume bon marché, et un chapeau melon qui leur donnait un côté très british. Une serviette de travail dans chaque main, ils jetèrent un coup d'oeil à la ruelle, où la visibilité était déplorable. Elle n'était éclairée que par un lampadaire en son milieu. Tout le reste était dans le noir. C'était un coin de Chinatown plutôt mal fâmé. Des témoignages disaient que la plupart des « jaunes » qui créchaient dans ce bled miteux égorgeaient les chats, les rats et les chiens pour les dévorer crus... D'ailleurs, beaucoup étaient mis au rebut, puisque de toute façon, il était impossible pour eux de se lancer dans une quelconque aventure, professionnelle ou sociale... Pas après la guerre, qui avait vu dans l'état de Californie des soldats américains tués de façon foudroyante par le Japon. Dès lors tout ce qui avait le visage jauni et les yeux tirés était considéré comme néfaste et il n'y avait pour les américains aucune différence entre "chintoks" et "japs". Il n'était pas rare que les « antis » viennent massacrer une ou deux personnes pour la forme et s'en aillent en fêtant leur « épuration » comme ils l'appelaient. Jonathan Keepers n'avait pas forcément envie de finir étripé dans un caniveau. Avec son compagnon de route qui n'était autre que son frère, ils se détournèrent vers un lieu plus calme et plus « américain ». C'était un petit quartier très agréable, pas vraiment riche vu les différentes habitations modestes qui se succédaient. Ils allaient pouvoir en profiter. La pluie les avaient trempés, ils dégoulinaient et n'avaient pas forcément chaud. Ils sonnèrent à plusieurs portes, Bible trempée et prête à sortir, mais personne ne leur ouvrit. A la dixième maison, une femme d'une soixantaine d'années consentit à les faire entrer chez elle. La maison ne payait pas vraiment de mine, quelques rafistolages par-ci, par-là, rien de plus. Mais le ménage était bien fait : "enfin une femme qui faisait son travail", pensa Jonathan.

    Elle les fit entrer dans son salon et appela avec véhémence l'admirable créature qui était probablement sa fille, la petite dernière, toujours célibataire, une certaine Lucy. Mais lorsque la jeune femme arriva en hâte dans le salon, Jonathan sentit son coeur faire un sursaut. Elle était très belle, un visage fin, bien dessiné, des yeux d'un vert magnifique et troublant et des cheveux châtains, longs et désinvoltes. Sa mère lui demanda de faire du thé. Tout au long de la discussion, Keepers laissa faire son frère, il lui laissa dire tous les bienfaits de leur religion, toutes les choses essentielles à la vie spirituelle ainsi que les petites choses graves que l'être humain accomplissait au quotidien et qui devaient être pardonnées par le biais d'une âme sincère et dévouée à leur Cause. Il était trop intéressé par la jeune femme vers qui, il osait à peine porter un regard de peur de se faire remarquer. La vieille femme les convia à partir, visiblement pas convaincue et un peu agacée. Mais tandis que la jeune Lucy les reconduisait, Jonathan laissa son frère s'avancer et demanda, trahissant son émoi :

    - Mademoiselle, puis-je vous demander d'accepter un soir une invitation à dîner ?

    - Je ne vous connais guère, Monsieur, sans vouloir vous offenser, je me vois dans l'obligation de refuser.

    - Excusez-moi, je me permets d'insister, je ne connais pas vraiment cette ville et je cherche quelqu'un qui pourrait m'aider. En retour, je tiens à lui offrir un dîner, en toute sympathie, bien sûr.

    La jeune femme hésita mais céda.

    - Soit, mais venez sans votre Bible.

    Trois jours après, ils se retrouvèrent dans un restaurant local, bon prix mais n'ayant pas à rougir de sa cuisine. Lucy et Jonathan discutèrent, plaisantèrent. A la fin du repas, ils firent durer un peu plus le plaisir. Il la raccompagna chez elle, et ils se revirent le lendemain pour une projection cinématographique en salle... puis de fil en aiguille ils sympathisèrent, se rapprochèrent, jusqu'au soir où...

    Il est écrit sur l'acte de mariage de mes parents que la cérémonie a eu lieue dix mois après leur rencontre. Ce que je trouve étonnant c'est que mon père, qui était très croyant ait pu faire un enfant hors mariage... oui, car mon frère fut conçu au moins cinq mois avant leur union à l'église... Enfin, qu'importe. Le fait est qu'ils avaient pour eux un bonheur parfait, ou presque. Mes parents emménagèrent dans le Castro, car même s'il y avait des homosexuels, le loyer était beaucoup moins cher qu'ailleurs et ça c'était important, car ils ne roulaient pas sur l'or. Neuf mois après cette nuit où Travis fût conçu, ma mère le mit au monde. Elle avait pris soin de lui tout le long de sa grossesse et ça, je lui en suis reconnaissant. Surtout aujourd'hui... Travis a beau être un parfait enfoiré, c'est mon frère, il a toujours été là pour veiller sur moi. Elle aurait pu noyer son malheur dans l'alcool, dans la haine de cet être qu'elle allait devoir élever sans un sou. Non, rien de tout ça, elle l'avait protégé avec toute l'affection d'une mère. Mais Travis dut bientôt faire avec moi. La situation de mes parents ne s'était pas franchement améliorée, ma mère ne pouvait travailler et s'occuper de nous en même temps. Et de par sa religion mon père avait l'interdiction de travailler pour tirer bénéfice. Alors il empruntait... en 5 ans, l'ardoise était longue et bien blanchie. Malgré ses soucis financiers, nous étions cajolés et aimés. Moi je ne m'en souviens pas, j'étais trop jeune, mais j'avale chaque mot de mon frangin sur le sujet avec grande écoute. Il sait d'ailleurs que j'ai ce manque à combler et jamais il n'a été réticent à me re-raconter son enfance, la façon dont ma mère riait lorsque j'apprenais à marcher. L'intonation que prenait mon père lorsqu'il faisait sa prière à table et que nous émettions de petits borborygmes. Tout ça n'a pas de valeur historique mais une grande valeur sentimentale. Car ni lui ni moi ne nous attendions à leur mort. Elle fut brusque. A cette époque pour les gens comme eux, le risque d'accident de voiture était réduit, ou plus rare qu'aujourd'hui. Le risque de se faire détrousser, lui existait toujours. Mon père cumulait les dettes mais il avait emprunté aux mauvaises personnes. Un soir alors qu'ils rentraient du cinéma, ils furent agressés et tabassés en pleine rue. Le procès-verbal indique que ma mère est morte d'un coup porté à la nuque. Mon père lui a pris deux balles dans la poitrine. Tous deux furent mis en fosse commune, sans identité précise... n'ayant aucun argent pour financer des obsèques et un caveau familial. Nous étions orphelins, mais j'étais trop jeune pour m'en rendre compte... alea jacta est.


***
    A l'orphelinat, nous étions bien nourris et bien traités. Je me souviens vaguement de cette période. Mais j'y retourne souvent, car jusqu'à mes six ans, j'y étais résident... attendant désespérément qu'une famille veuille de nous. D'ailleurs, je me souviens que lors des visites, je me faisais tout propre, tout beau, dans le vain espoir que l'on nous choisisse... moi aussi, je voulais avoir un papa, une maman... faire comme les voisins, aller à l'école... au parc... accompagné par une famille. L'expérience est traumatisante à chaque coup... lorsqu'un couple arrive, vous regarde, vous sourit... votre coeur bat à tout rompre, vous vous dites : "ça y est, cette fois c'est la bonne !"... et s'en va... Alors là, à cet instant précis, vous vous sentez mal. Je sens encore mon estomac se tordre en y repensant. Je me suis posé tellement de questions... "pourquoi pas nous ?" ; "me suis-je bien coiffé ?" ; "ai-je une tâche sur mes vêtements ?" ; "serait-ce la faute de mes oreilles décollées ?" ; "je pue ou quoi ?"... Quelle douleur de revenir dans sa chambre, de s'asseoir sur son lit, seul... parce qu'on est seul dans un orphelinat. Il ne faut pas croire. Les orphelins sont tous en compétition les uns contre les autres pour aller dans une famille... Heureusement et ça compte énormément pour moi, Travis venait me réconforter. Nous avions une relation très forte lui et moi depuis le drame. Pour faire simple, c'est lui qui m'aidait, qui me protégeait, en tabassant quiconque me voulait du mal. Et ce genre de choses, ça ne s'oublie pas. Lui aussi était malheureux que nous ne trouvions pas une famille. Il aurait pu accepter à plusieurs reprises mais personne ne voulait prendre deux enfants en même temps. Il avait beau être très jeune, il avait imposé les conditions de son adoption. S'il partait, je venais avec lui. Parfois, je culpabilisais, je me disais que je le retenais et que je l'empêchais d'être heureux. Les instructeurs, les tuteurs étaient intransigeants et désagréables. J'avais peur de mon tuteur... il avait une fine moustache et des lunettes carrées ce qui le rendait encore plus strict, plus antipathique. Il hantait parfois mes rêves avec sa voix grave, impressionnante. Il dégageait une forte odeur de tabac froid, je me souviens... une odeur qui me mettait mal à l'aise en permanence.

    L'autre jour, j'ai retrouvé une vieille femme, elle avait été notre nurse. Elle travaille encore à l'orphelinat au moment où j'écris ces lignes. J'étais allé là-bas pour voir comment ça avait changé... et aussi parce que j'étais effrayé à l'idée d'avoir grandi si vite. Un retour aux sources, en quelque sorte... Je suis allé sur les traces de mon passé, et j'ai visité l'endroit où en fait, j'ai commencé ma vie. La vieille nurse, qui m'a accueilli, a été toute souriante. Visiblement elle me connaissait parfaitement alors que je ne me souvenais pas l'avoir déjà rencontrée. La situation m'intriga... Et je ne pus m'empêcher de tenir la causette avec elle, alors qu'elle me servait gentiment un thé à la menthe.

    - Comment vous appelez-vous ?

    - Je suis Sally, oh cela me fait si plaisir de vous revoir en chair et en os ! Vous voilà devenu un beau et charmant jeune homme, Carty.

    Je manquais m'étouffer avec le liquide quasi-brûlant... Carty ? Qu'est-ce que c'était que cette horreur de surnom ??? Devant mon air surpris, elle se mit à rire et ajouta, pleine de nostalgie :

    - Cela fait si longtemps que je ne vous ai pas appelé Carty ! Depuis que vous vous mettiez à pleurer quand je le disais. Vous étiez un enfant très drôle, croyez-moi, et d'après vos parents vous l'êtes encore !

    - Euh... excusez-moi... attendez, je... vous vous occupiez de moi lorsque j'étais ici ?

    - Ah ça oui alors ! C'est moi qui vous ait fait rentrer et qui vous ait accueilli ! Comment aurais-je pu ne pas m'attacher, vous étiez un ange et vous sembliez si perdu...

    En entendant le mot ange et mon prénom côte à côte, je ne pus m'empêcher de dire qu'il valait mieux qu'elle ne me connaisse pas plus amplement. Je n'avais désormais plus rien d'un ange, ni d'un innocent, hormis ma belle gueule ! Oui, je suis le premier à le reconnaître, j'ai un corps sublime et je m'en sers... c'est un peu un gagne-pain. Je me rends compte que j'ai oublié de me décrire, c'est sûr que bon, j'embellis les choses en parlant de corps d'Apollon, mais je me défends plutôt bien quand même ! Je ne suis pas franchement grassouillet, je fais de la musculation à mes heures perdues. C'est assez à la mode dans les club de danses privées de s'exhiber les quadriceps et les pectoraux. Et je suis assez grand, je dirais dans le mètre quatre-vingts. J'ai en tout cas hérité de la peau de mon père, blanche, pâle... surtout en hiver, en été je bronze un peu mais j'attrape plus de coups de soleil qu'autre chose. Je vous laisse imaginer, au vu de l'ensoleillement sur San Francisco l'été, ma peau carbonisée... Je n'arrive pas vraiment à me mettre en avant surtout sur ces lignes... se pavaner et se vanter ça n'est pas ma spécialité. Toujours est-il que je regrette quelques détails que la nature m'a légué... mon nez est petit, enfin j'ai cette impression, je suis plus poilu que je ne voudrais... et je trouve mes pieds trop grands. Je fais quand même du 44... alors que la plupart des mecs par exemple s'en sortent avec un 41... mon frère par exemple ! Tout ça est bien compliqué... j'ai un peu de mal depuis l'adolescence à ne pas chipoter sur des détails anatomiques. Le pire restent mes oreilles que je trouve décollées... on m'a souvent appelé "Parachute", d'ailleurs... Mais bref, j'en reviens à l'histoire de ma vie, gageons de ne pas vous dégoûter non plus, ce serait des clients potentiels en moins...

    - Oh, laissez-moi vous dire que vous avez bien grandi ! Je me souviens que vous étiez si fragile lorsque je changeais vos draps au matin, après que vous ayez uriné dans le lit...

    Cette fois, le thé passa du mauvais côté... je me mis à tousser et après m'être essuyé avec un mouchoir en tissu, je pris une brève bouffée d'air :

    - Je pissais... pardon, j'urinais dans le lit ?

    - Oh oui ! Et je me rappelle que vous en pleuriez comme une madeleine ! Vous aviez honte, pourtant, du jour au lendemain ça s'est arrêté. En fait, il y a une raison à ça. C'est lorsque votre frère a compris que dormir dans une chambre à part vous effrayait. Il a donc demandé à ce que vous soyez dans la même chambre. C'est pour ça que vous êtes beau et fort, maintenant ! Oh vous étiez plein de vie, une véritable tempête dans l'orphelinat ! Il fallait vous retenir avec des chaînes pour vous canaliser ! Mais vous aviez de ces frousses ! Heureusement que votre frère était là ! C'est un gentil garçon !

    Quelque chose d'étrange venait de se produire... je savais que c'était fou de penser ça mais j'avais tout d'un coup une affection pour cette femme. Comme si elle était ma vraie mère. Il faut dire que je n'ai pas vraiment de modèle sur qui m'appuyer... au plus profond de moi, je me sentais apaisé en la regardant. Et ça n'avait pas de définition... aurais-je enfin trouvé ma mère ? En tout cas, le passage sur Travis me fit réfléchir. Je n'arrivais pas à comprendre comment mon frère qui était le plus doux et le plus confident des garçons que je connaisse, était devenu cette grande pourriture aujourd'hui. Aurais-je un jour la réponse à ma question ?

    Nous sommes restés longtemps à discuter, passionnés l'un par l'autre. Elle est la première personne à qui j'ai confié mon homosexualité dans le cercle "familial" si j'ose dire. Et elle est resté bienveillante, heureuse même de voir que finalement, la vie m'avait souri. Je partîs à regret... elle venait de me rendre deux ans de ma vie, en me racontant le bout d'histoire que nous avions partagé... De savoir que le premier mot que j'avais dit était "Ly" me troubla... et même aujourd'hui, il me trouble encore... tout comme le fait de savoir qu'elle m'avait surpris à déshabiller une petite fille dans les toilettes pour voir comment c'était fait. Là, aujourd'hui, je sais comment c'est fait... et je préfère quand même déshabiller les garçons ou l'inverse... enfin ça revient au même. Au final, c'est comme la chantilly, ça se laisse manger... et c'est pas dégueu !



Dernière édition par Carter J. Keepers le Lun 17 Mai - 1:41, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Carter J. Keepers   Carter J. Keepers EmptyLun 19 Oct - 1:24

***
    Me voilà donc à écumer les bars en repensant à cette enfance perdue... perdue ? Non, finalement pas vraiment. Elle a été quand même heureuse, je me dois de le reconnaître. Le summum du bonheur est arrivé lorsque nous avons été adoptés...

    Citation :
    C'est le genre de jour qu'un gamin de six ans ne peut pas oublier. On dit souvent qu'après six ans, c'était fini, personne n'était intéressé par un presqu'ado... et j'étais plus que jamais défaitiste. Cette visite serait la dernière et je n'aurais personne pour me donner ne serait-ce qu'un peu d'attention. J'étais grand pour mon âge, élancé et maigrichon, ce qui accentuait mes oreilles et décourageait plusieurs personnes. C'est une dame très sympathique qui pour la première fois me tendit la main. Elle me regarda droit dans les yeux, ça en était déstabilisant. Elle me fit un petit sourire que je lui rendis, mon coeur était en train de sortir de ma poitrine. Ce genre d'émotions ça ne s'invente pas, je me souviens encore de mes jambes qui menaçaient de s'effondrer. Il faut vivre l'instant pour comprendre ce que j'ai ressenti...

    - Bonjour, que dirais-tu de m'accompagner dans le jardin ?

    - Oui... madame... Travis peut venir ?

    J'avais la voix éraillée malgré moi et je me dis que cela risquait de la faire fuir. Je parlais comme le vieux tournedisque cabossé de l'atelier de musique... Je m'éclaircis donc la gorge le plus discrètement possible tandis qu'elle invita Travis à se joindre à eux. Puis nous nous rendîmes dans le jardin. J'étais trop pris de court pour parler, alors que je suis un vrai bavard, il n'y a rien qu'à voir ces pages... vous avez compris. Je parle presqu'autant que j'écris ! Mais mon aîné se chargea de nouer le lien. Nous nous posâmes sur un banc et elle sortit de son sac à main un gâteau fait maison. L'odeur était entêtante, ici on ne nous servait que des biscuits secs... et encore, lorsque c'était Noël ou Pâques. Quand on nous donnait des sucreries, c'était souvent ce qu'on appelait le goûter du petit peuple : des pancakes... Oui, rien de bien alléchant, surtout qu'à force, ça commençait à peser, cette routine alimentaire.

    - Je l'ai fait pour nous, il est aux cerises, on appelle ça un clafoutis. Je sais que vous n'en avez jamais goûté, mais il y a toujours un début à tout. J'avais déjà découpé les parts chez moi, tenez servez-vous.

    Dans ces instants, vous vous dîtes que si vous déclinez vous laissez votre chance s'envoler sans la retenir. Alors ce fut imprudent car elle aurait pu nous droguer comme il se fait de nos jours. Mais nous avons agi de façon instinctive et nous avons chacun pris une part avant de mordre dedans. Et puis, agiter un gâteau très appétissant sous le nez d'un gamin, ça ne peut être que productif... les adultes ne se rendent pas souvent compte que les enfants ont un odorat développé... et particulièrement sensible au sucré. Si je devais décrire mon ressenti immédiat, je dirais que ce clafoutis était la meilleure chose que je n'ai jamais goûté. Je l'engloutis peut-être un peu trop vite... car elle, semblait prendre tout son temps. Je savais que c'était interdit car malpoli mais je ne pûs m'empêcher de me lêcher les doigts.

    - Comment t'appelles-tu ?

    - Carter Justin Keepers, madame.

    - Oh, c'est un très beau nom, mais inutile de m'appeler madame, moi c'est Mary. Vous êtes frères ?

    - Oui.

    Elle me regarda mais je ne trouvais rien à dire... Travis me donna un petit coup de coude, mais visiblement, elle fit le premier pas pour relancer la conversation :

    - Comment trouvez-vous ce clafoutis ?

    - Délicieux !

    Nous avions parlé en même temps et avec le même enthousiasme.

    - Eh bien merci... mais vous n'avez pas l'air très bavard... on m'a pourtant dit le contraire. Que se passe-t-il ?

    Je ne sais pas ce qui me prit sur le coup mais je lui répondis avec peut-être trop de franchise :

    - J'ai six ans...

    - Oui, je sais et tu peux éventuellement m'aider. Mon mari et moi cherchons un enfant gentil, serviable et débrouillard.

    L'espoir s'envola lorsqu'elle dit ça. J'en eûs presque les larmes aux yeux mais elle ajouta, en me regardant de son regard si pénétrant :

    - Et qui parle aussi bien qu'il se comporte. Tu aimes ce clafoutis, n'est-ce pas ?

    - Oui...

    - Et je vois que tu ne dis pas ça pour me faire plaisir mais parce que tu le penses vraiment. Alors, j'aimerais te montrer comment je l'ai fait. Que dirais-tu de l'apprendre à mes côtés ?

    - Et bien... je ne peux pas sortir, seul... sans Travis

    La jeune femme se mit à rire avec un tel naturel que j'en restais bouche bée... était-elle en train de se moquer ? Je sentis la colère bouillonner en moi... et une furieuse envie de partir me prit au corps. C'était trop... elle venait de me demander conseil et se moquait maintenant de moi. Sa réponse tomba très vite, car elle reprit la parole en s'essuyant les yeux d'un revers de main et en me caressant les cheveux :

    - Carter, Travis, je ne vous invite pas à venir boire un thé mais à venir vivre chez nous. Vous savez, depuis un moment, avec mon mari, nous n'arrivons pas à avoir un enfant... C'est malheureusement un évènement que nous souhaitons tous deux mais qui ne se produit pas. Je suis venu plusieurs fois, ici pour vous regarder jouer, avec envie. Et je vous ai vu, l'autre jour, tu sais avec le petit blond qui partait. Ton regard était plein de sympathie, tu n'as pas hésité à te séparer de ton ami pour qu'il soit heureux. C'était altruiste de ta part. Tu n'as pleuré qu'après qu'il soit parti... pour ne pas le peiner. J'étais malheureuse, tu l'étais aussi et Travis aussi, car huit ans, c'est malheureusement un âge trop grand pour attirer des gens. Vous cherchez une famille, je cherche un enfant. Me voilà, donc... avec deux enfats, deux frères, solidaires, ça me plait ! Vous êtes libres d'accepter ou de refuser, vous conserverez votre nom, j'y tiens, car je considère que vos origines sont à préserver. Qu'en dites-vous ?

    Devant de tels aveux, les dernières barrières qui me permettaient d'endiguer mes émotions cédèrent. Je me mis à pleurer... ça fait un bien fou, quoiqu'on en dise. Se laisser aller à des sanglots, de joie ou de tristesse avait un pouvoir surprenant sur la confiance en soi et l'ambition. Et sans vraiment faire attention aux coutumes, je lui sautai au cou et elle m'enlaça. Voilà... le moment auquel je ne croyais plus venait de se produire... Etais-je en train de rêver ? Non... en tout cas si c'était un rêve, je ne voulais plus jamais me réveiller. Je me souviens que mon frère avait sur son visage une seule émotion : le bonheur.


    Ma mère adoptive signa les papiers, m'aida à prendre mes valises et nous quittâmes cet endroit. Sally était en convalescence, d'après ce qu'elle m'avait dit plus tard... elle avait raté une marche et ses nombreuses fractures guérissaient depuis un long, très long moment mais d'une façon lente, qui nécessitait le repos total. J'étais tellement heureux que j'en avais même oublié le nom de ma nouvelle famille...

    Ah, oui, les moments comme ceux-là, on ne peut pas les oublier. Je les ai gravés dans mon coeur, et ils sont toujours aussi précis. Je suis en train de regarder autour de moi. Dans ce bar, il doit y avoir deux ivrognes et un couple d'amoureux, assez jeunes... pas mal foutus les mecs. Et pis moi... en train d'écrire sur mon bloc-notes, au crayon, ce petit journal intime que je continue sans relâche. Je crois que je vais rentrer, car je n'écris plus droit... le whisky, ça me réussit pas... Peut-être qu'avant, je vais un peu me rincer l'oeil quand même... à défaut du gosier... les types sur la banquette là-bas sont bien façonnés.


***
    Chez les Shinedown, il y a trois choses de sacrées : la famille, Dieu et puis la chasse. Le père Shinedown est un chasseur convaincu et d'ailleurs confirmé. C'est un homme assez sévère, qui a toujours été distant avec moi. Il place beaucoup d'espoir en nous. Je n'avais pas la réputation d'être un gamin facile à vivre, ni d'être un calme de nature. Heureusement pour moi, j'ai pu bénéficier de la protection de ma mère adoptive, souvent contre l'avis de son mari. Entre elle et moi, c'est un lien spécial qui s'est tissé. Je l'aime beaucoup, et elle aussi. Mais ce ne fut jamais de tout repos... car bien souvent, on lui reprochait cette proximité avec moi, qui n'était rien de plus qu'un bâtard adopté pour meubler un vide. Travis était plus proche de notre père adoptif. Les voisins ne cessaient de jaser, la famille des Shinedown aussi. Oui, les mots font parfois très mal. J'ai passé deux ans à m'intégrer totalement dans cette famille. J'avais huit ans, lorsque mon père m'a mis un fusil de chasse entre les mains... huit ans lorsqu'il me passa un savon parce que je n'avais pas voulu tirer sur un animal, dont je ne me souviens plus du nom... Je me sentais mal à l'aise et je voulais lui montrer que moi aussi, j'aimais chasser même si c'était totalement faux. Un jour, la pluie tombait en abondance, chose rare à San Francisco et dans sa région autour. Mon père ne daigna pas écouter les conseils de sa femme et Travis et moi étions obligés de le suivre. Seulement, alors qu'il était à l'affut, il glissa sur la boue, tomba sur le sol, juste devant des rochers. Un peu plus et il aurait pu mourir... se taper la tempe, le front... bref se fracturer le crâne. Mais il ne bougeait plus, je pris peur, était-il mort ? Je me suis approché et j'ai vite compris pourquoi il restait immobile, osant à peine respirer. Devant lui, sous la pierre, un crotale, espèce de serpent à sonnettes le fixait attentivement, il était tout près... à peine à quelques centimètres de son visage.

    Presqu'instinctivement, je me suis approché, attirant ainsi l'attention du reptile. A l'aide d'un bâton, je l'ai fait bouger. Et tandis qu'il s'apprêtait à m'attaquer, je parvins à l'extirper tout entier de sa tannière et à le jeter dans les buissons, à plusieurs mètres de nous. Mon père se releva et me passa une main dans les cheveux. J'étais trempé et frigorifié... mais ce geste me réchauffa le coeur. C'était si rare qu'il soit fier de moi, d'habitude j'avais l'impression de l'ennuyer et de l'agacer. On peut dire que cet évènement a changé des choses. Mon père s'est montré plus affectueux, même si la distance y était toujours. Huit ans et j'étais déjà intrépide. Je vadrouillais tout seul, les gros bras de l'école ne me faisaient pas peur et les bêtes non plus. Tout ça changea un soir, alors que je revenais de l'école. C'était vrai, je mettais parfois la honte à ceux qui voulaient se pavaner... sans le faire exprès. Et ça n'était pas du tout de leur goût. Je ne sais pas si vous savez quel effet ça fait de se retrouver encerclé par trois garçons bien portants de onze ans... qui font deux têtes de plus que vous et qui s'organisent de telle sorte que vous ne puissiez pas vous défendre. Les coups ne me font pas peur, je m'en donne souvent tout seul sans le vouloir, parce que je ne suis pas adroit et à cette époque là de ma vie, je me souviens être même très gauche dans tout ce que je faisais. La douleur passe vite. Ils avaient du s'en rendre compte... c'est peut-être de là que leur est venue l'idée. Ils m'emmenèrent à la périphérie de la ville, dans Tenderloin. Trouver un entrepôt ne leur fut pas difficile. Ils me firent entrer dans un placard à balais et m'y enfermèrent en bouclant la serrure à double tour et en plaçant une armoire solide devant. Le silence tomba, oppressant... j'étais tout seul, isolé du monde dans le noir total.

    Jamais je n'oublierais cet instant. J'ai passé la nuit à essayer d'ouvrir la porte, en vain. Dans le noir je ne pouvais distinguer les seaux et les balais. M'empétrant les pieds dedans, je me souviens m'être donné un violent coup sur le front et avoir perdu connaissance. Combien de temps, je ne sais pas... mais au réveil, j'avais mal au crâne. Je me suis mis à pleurer et c'est peut-être ça qui a tout déclenché. Plus je pleurais, plus je manquais d'air. Le sensation de s'étouffer est quelque chose d'invivable... un résidu de ma douloureuse naissance qui naturellement revenait au goût du jour. Si loin, je ne l'avais pas oubliée pour autant ! Dans mes sanglots et mes tremblements, je fus bientôt terrorisé... tant et si bien que je ne pus me retenir d'uriner... J'étais vaincu, Carter l'intrépide avait trouvé son maître... sa peur panique, il en fallait bien une. Mes pleurs attirèrent probablement l'attention du propriétaire car on vint m'ouvrir la porte. Choqué par cette expérience, je ne me souviens même pas comment j'ai fait pour revenir à la maison. M'avait-on ramené ou étais-je allé là-bas à pied ? Aucune idée... en tout cas, ma mère me doucha et me mit au lit. Je me souviens que pour la première fois de ma vie, je lui ai dit avec une énorme inquiétude dans la voix, comme si ma vie en dépendait :

    - Maman... s'il te plaît, ne ferme pas la porte... s'il te plait, laisse-la ouverte... en grand... totalement...

    Et depuis ce jour, je ne peux concevoir l'idée d'être dans un endroit clos... dès que je rentre quelque part, je cherche la fenêtre, la porte ouverte, par laquelle passer pour retrouver ma liberté. Une sortie, vite... Ma mère a eu beau me répéter que je ne risquais plus rien, c'était terminé. On avait éveillé en moi un évènement déjà vécu qui avait failli causer ma mort. C'était gravé, en permanence... le spectre du lieu clos me hantait... et il me hante toujours, inlassable, insatiable !


***
    Quand on a onze ans, on est malheureusement la victime de changements qui vont durer. La puberté est une phase de la vie assez difficile à vivre. On change, parfois on s'enlaidit davantage. Entre acné et grands pieds... en fait, j'ai toujours été grand pour mon âge. Je faisais approximativement une-demie tête de plus que mon frère, qui avait pourtant deux ans de plus que moi. Le pire restait quand même mes oreilles. Je languissais l'hiver pour les cacher sous mon bonnet. Et on peut pas dire que l'hiver soit rude à San Francisco, j'avais davantage l'air d'un clown qu'autre chose. La puberté, c'est aussi le passage obligé par des changements physiques, certains plus intéressants que d'autres. Je ne le cache pas, j'ai été un petit peu précoce... comme toujours pour tout, en fait. On va dire qu'à 14 ans, pour la première fois de ma vie, j'ai connu l'agréable sensation d'un réveil "mouillé". Même si suite à ça, la honte et la culpabilité furent désagréables. Cela fait partie des changements positifs. Mais il y avait autre chose de moins "amusant". Dans la cour de récré ou à la piscine, mes yeux se portaient souvent sur les autres garçons. J'en enviais certains, qui avait un corps parfait, une coupe "à la mode", des fringues classes... et à la piscine, inutile de dire que mes yeux se portaient souvent sur le maillot. Au début j'ai pensé que c'était de la curiosité, après tout, j'étais en train de changer, je voulais savoir si c'était normal, si chez les autres aussi, ça avançait comme ça. Ouais, et puis en bon mec, que je suis, il y a aussi une question de taille à régler... parfois au détriment de l'intelligence. Personne n'est parfait !

    Être curieux était une chose... l'attirance par contre, en était une autre. J'ignorais à cet instant que j'étais gay. Je l'ai découvert au fil de mes lectures. J'aime lire, c'est quelque chose qui me passionne, avec la musique. Le problème, c'est qu'il me suffisait d'imaginer un héros, guerrier, ou policier, pour me mettre en émoi. J'enviais le héros stéréotypée des romans, viril, drôle... courageux. Et dans mes rêves, ce héros était assez proche de moi. Les muscles et la sueur aidant à bouleverser davantage les sentiments que j'éprouvais dans mon sommeil. Tout est une affaire de psychologie. Enfin, pas toujours. Parce que finalement, je n'ai accepté ma sexualité qu'une fois que j'ai constaté par moi-même qu'un garçon me faisait de l'effet et qu'il s'en est rendu compte. Nous étions dans le vestiaire et il correspondait tout à fait au style de mec sur lequel je fantasmais... un genre de héros, cheveux longs, bâti comme un Dieu. Quelle idée avait-il eu de se mettre nu... quelle idée de faire ça devant moi ? J'étais soudain perdu, j'avais chaud, et je sentais une pression inconfortable dans mon short... ce n'était pas le moment, ni l'endroit... mais on ne choisit pas ce genre de choses. Le type me lança un regard, je rougis, incapable de réagir. Il baissa les yeux vers mon bas-ventre, puis reprit sa douche. Voilà, j'étais repéré... dans le fol espoir qu'il n'ait rien vu, je pris mon sac à dos et le plaquais sur mes genoux, pour masquer ce qui devait l'être. La pression était à peine tenable. Lorsqu'il revint de la douche, j'évitais soigneusement de le regarder. Il se sècha, s'habilla puis me tapota l'épaule en me souhaitant une bonne soirée.

    J'ignore combien de temps je suis resté dans le vestiaire, toujours est-il que je mis un long moment avant de me calmer. Je compris alors que cette indifférence envers les poitrines de ces demoiseilles, était normale. Ouais, j'étais homosexuel... mais allais-je pouvoir l'assumer pour autant ?



Dernière édition par Carter J. Keepers le Lun 17 Mai - 1:54, édité 5 fois
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Carter J. Keepers


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MessageSujet: Re: Carter J. Keepers   Carter J. Keepers EmptyMar 20 Oct - 8:54

***
    Voyons, je me relis et je me rends compte que je n'ai parlé nulle part de la musique ! Quelle honte, c'est un pur scandale ! Comme le répète si amoureusement ma mère, je suis un excellent musicien. Ouais, enfin ça dépend, parce que bon, j'anime un peu dans la rue et dans les parcs publics, mais bon, les producteurs et les maisons de disques ne veulent pas non plus avoir affaire à n'importe qui. C'est pas le premier bigleux qui peut se permettre de sortir un 33 tours ou un 45 tours. Il y a des artistes qui me fascinent. Tina Turner, et son "Proud Mary", par exemple. La presse dit qu'elle est belle, mouais... bof, à la rigueur, je préfère Ike, en plus c'est un noir, et il paraît qu'ils sont mieux fournis que d'autres. Il y a le grand Elvis Presley et ses rythmes endiablés. D'ailleurs, quand il est possible de le voir, je suis content, en plus d'une belle gueule, il a aussi une faculté à donner des coups de rein, surprenante et intéressante ! J'en redemande ! Ah et puis Michael Jackson aussi, un phénomène vivant, sidérant, bien qu'encore un peu jeune. A côté de ça, il y a les Beatles, aussi, Elton John... Que du beau monde ! D'ailleurs, cela me rappelle une scène, mémorable.

    Pour Noël, mes parents m'avaient acheté un tourne-disque. Il ne manquait plus qu'à me procurer les disques en question ! Direction le magasin que j'arpentais depuis déjà de longues années. J'entrais dans la boutique, et fort heureusement la porte était ouverte. Il faisait une chaleur étouffante dedans, le caissier avait simplement allumé un ventilateur. Dans la poche de mon pantalon, je vérifiais inconsciemment que j'avais mon argent, celui que j'avais gagné en aidant mon père à dépecer le coyote... ça avait été un moment dégoûtant et j'ai d'ailleurs rendu tout mon midi derrière l'atelier. Tandis que je regardais les différents artistes, présents ici, le disquaire arriva derrière moi. Je ne m'en rendis pas compte, j'étais ailleurs. Il s'éclaircit la gorge et je me tournais pour le regarder. Il était vraiment tout près, si près que le rouge me monta aux joues... en plus de ça, il était loin d'être moche même s'il était plus grand que moi plus vieux aussi.

    - Pardon, je peux t'insérer ça ?

    Une envie subite de lui répondre me prit. "Tu peux insérer ce que tu veux, où tu veux...", mais je m'abstîns. Voyant que je ne bougeais plus, il poursuivit :

    - Je ne serais pas long, juste le temps de le mettre dans la fente...

    Etais-je en train de rêver ? De quelle fente parlait-il exactement ? J'eûs ma réponse lorsqu'il me montra un disque sans pochette, qu'il tenait à la main. Waouh ! Et moi qui croyais que... je m'écartai légèrement, il s'avança pour ranger le disque, me frôlant au passage. Je ne devrais pas le dire, mais je lui aurais volontiers sauté dessus. A 16 ans, on ne contrôle pas ses pulsions... je fis exprès de faire tomber un billet que j'avais dans la poche pour me pencher et le ramasser. Hop, petit détour par la position accroupie... petit regard discret sur le côté, vers son bassin. En me relevant, je fis un peu mine de perdre l'équilibre pour le toucher légèrement. Il me regarda et je lui dis :

    - Désolé, j'ai un peu la tête qui tourne...

    - Tu cherches quoi comme disque ? Je peux peut-être t'aider.

    - Euh, à vrai dire je ne sais pas vraiment... mais c'est toi l'expert, normalement. Que me conseilles-tu ?

    Moi draguer ? Mais carrément ! Et quand j'y repense, je me dis que j'ai été un parfait crétin. J'aurais du lui sauter dessus, dès l'instant où il a parlé d'insertion et de fente. Il n'y avait que nous dans le magasin. En dehors des disques, dont je suis maintenant un grand possesseur, il y a aussi l'harmonica. J'ai trouvé le mien dans une maison abandonnée, à la périphérie de la ville. Et du coup je l'ai pris. Il fonctionne très bien et j'adore en jouer. Les sons sont entraînants, agréables, c'est un pur bonheur. J'avais 9 ans quand je l'ai récupéré. La guitare est venue de mes parents, qui voulaient me faire plaisir pour mon dixième anniversaire. Ah ça, j'ai été comblé de bonheur ! L'apprentissage a tout de même été difficile mais je me suis débrouillé tout seul. Mon frère a lui hérité d'une batterie pour se défouler sur autres chose que sur des gens. Et il en joue super bien ! Aujourd'hui, quand je suis fatigué ou que j'ai envie de gagner de l'argent autrement que par les danses privées et plus si affinités, je me pose, j'enlève mes pompes pour récupérer l'argent dedans et je mets en tailleur, avant de jouer. Les gens sont curieux, ils apprécient ma musique, j'apprécie leur présence. Je suis rapidement devenu "célèbre" dans le Castro. Tellement bien, qu'un jour, un jeune homme fort intrigant lança, en chantant sur mon air de guitare :

    - Yeah... CJ ! Hi CJ ! I see Jay.

    Et le surnom de See Jay me resta. L'image de ce bel éphèbe aussi... tout autant que son regard pénétrant, perçant le peu de défense émotionnelle que j'avais à cette époque là. Sans m'en rendre compte, j'avais arrêté de jouer, étonné. Le gaillard se posa à côté de moi. Il était brun, bien bâti sous ses vêtements moulants et il avait des yeux d'un bleu océan, très envoûtant. Il se mit à me parler, de tout, de rien... comme un ami. Après quelques semaines où nous traînions ensemble, j'avais été chargé par ma mère de récupérer quelques courses. Aux fruits et légumes, je pris un lot de bananes... ce qui provoqua une discussion très pimentée :

    - Tu achètes ça pour quoi faire ?

    - Bah... pour les manger, tiens... pourquoi cette question ?

    - Hé bien, tu serais surpris de savoir ce qu'on peut faire avec une banane...

    Il prit une banane à son tour, se collant dangereusement à moi, volontairement, même s'il fit mine d'être désintéressé. Je me plaisais bien au contact de son corps si près du mien.

    - Un banana split, par exemple...

    Au même moment il effleura ma cuisse de sa main. Je me mis à déglutir avec difficulté. J'avais soudain une furieuse envie de banana split. Mais je ne fus pas au bout de mes surprises... car il ajouta, à mon intention :

    - La banane au final, c'est très mou. Si tu cherches plus ferme, peut-être qu'un concombre... enfin, c'est plus long et plus grand et moins appétissant, c'est vrai. Mais plus juteux.

    Il ne lui avait pas échappé que depuis que j'avais fait sa connaissance, je n'arrivais pas à le lâcher d'une semelle... Je sentais la pression monter... je ne rêvais pas, il me draguait... Lorsqu'il fit mine d'examiner un concombre, il effleura mon entrejambe avec. Je fus surpris et ce fût la dose de trop. S'il continuait, j'allais devoir mettre un sac de nouveau, pour cacher mon état hormonal...

    - Arrête... pas en public...

    - Ne sois pas pudique... rien ne nous empêche de continuer en privé, si tu veux.

    Aussitôt dit, aussitôt fait... nous sommes ressortis du magasin et nous sommes allés dans un petit parc, derrière des buissons sur la pelouse. C'était la première fois que je voyais le corps d'un mec d'aussi près et que je pouvais toucher sans me faire jeter... il faisait doux, dehors, et tant mieux, car en quelques minutes, nous nous retrouvâmes nus comme des vers, enlacés l'un contre l'autre. On n'oublie jamais sa première fois... c'est parfois douloureux, mais le plaisir pris est immense... en tout cas ça a été le cas pour moi. Steven avait décidément des talents spéciaux mais aussi l'habitude. Il a tenu plus longtemps que moi et a su contrôler la situation. C'est trop intense pour être décrit... je vous laisserais simplement imaginer.


***
    Être homosexuel implique un mode de vie qui parfois fait mal aux fesses... prenez-le au sens que vous voudrez ! En fait, c'est surtout pour ma famille que c'est spécial. Je suis bien trop attaché à eux pour prendre le risque d'être rejeté, alors je tais la situation. J'aurais du mal à vivre une séparation, une mise à l'écart. Si ma mère me disait qu'elle était déçue ? Si mon père envisageait de ne plus jamais me revoir ? Et si mon frère me haïssait ? Il avait déjà sacrément changé depuis l'enfance. Il se moquait des "tapettes", il les insultait même. Alors qu'aurait-il fait de son frangin, s'il avait appris qu'il était homosexuel ? Je tenais trop à son respect pour me faire pincer. Il fallait à tout prix l'éviter et il n'existe qu'une solution à tout ça... être hétérosexuel et "normal". Mes parents ne font pas vraiment attention, pourtant, il aurait pu y avoir de nombreuses choses susceptibles de les alerter. La présence d'accessoires dans ma chambre, par exemple... les photos de types complètement à poil dans des positions ouvertement exhibitionnistes... les draps parfois moins propres qu'ils n'auraient du... toute cette foule de détails faisait que j'étais loin d'être discret. Il me fallait quelque chose d'important pour ne pas éveiller l'once d'un soupçon : une fille !

    Et ce fut très naturellement que je me tournais vers Delinda... ma meilleure amie. Cette fille est une vraie perle, très gentille, serviable, respectueuse. Elle a accepté d'être ma "petite amie" officielle. Etant présentée à ma famille, tout se passe très bien. C'est surtout par rapport à mon frère que je veux me cacher. J'ai peur qu'il réagisse mal... en dehors du cercle familial, Delinda et moi retrouvons chacun nos habitudes. Nous parlons, nous déconnons comme jamais et elle me parle de trucs de filles, moi de trucs de mecs... La pauvre, je la plains un petit peu. Elle doit supporter mes frasques ! Je me souviens d'une fois où nous étions à la piscine municipale. Nous allions rentrer tous les deux, lorsque comme à mon habitude, j'ai repéré un maillot assez serré. Mon endroit favori était la douche, où si j'avais de la chance, je mattais dans la partie commune, les peu-pudiques se savonnant à poil. Sauf que cette fois là, le type était allé dans une douche privée, en cabine ! Delinda m'attendait pour partir... elle était déjà habillée et semblait exaspérée. J'attendis que le gars termine, et lorsqu'il ouvrit la porte pour sortir, je m'approchais rapidement, faisant mine de pas le voir. Après l'avoir percuté, je l'ai légèrement bousculé pour que nous tombions sur le sol. Inutile de préciser que les serviettes aussi tombèrent ! Et là, j'eus droit à une réaction que je n'avais jamais connue, jusqu'à présent... Le type me repoussa avec vivacité après m'avoir traité d'abruti, se releva et partit, furieux, en récupérant sa serviette.

    Dépité, je me souviens être retourné vers Delinda, qui était pliée de rire et avoir dit, déçu :

    - Arrête de te marrer, il n'a pas su reconnaître mon charme, c'est tout !


***
    Voilà, un soir comme les autres... Elle n'est pas simple la vie à 25 ans... elle est emplie de méandres improbables, de déception et de joie... Je n'ai pas fait de longues études, en fait, j'ai rapidement cherché un boulot pour financer mes cours de musique. Mais c'est très cher, peut-être trop pour moi... Alors du coup, il fallait bien que j'oeuvre à autre chose, en parallèle. J'ai travaillé à la caserne locale, pour aider les pompiers... et d'ailleurs, j'ai un vague souvenir des multiples usages de lances à incendie... mais ce n'était que du temporaire. Je suis danseur privé, à plein temps. Et je me suis donc dit que contre pécule, je pouvais aller plus loin... avec les mecs bien sûr. Certains appellent ça de la prostitution, moi je vois ça comme de l'argent de poche, du bonus pour mon rêve. Cela dit, je ne suis pas sûr qu'après l'avoir exaucé, je m'arrêterais... c'est à voir, y'a le pour et le contre ! Quoiqu'il en soit, après Steven et notre aventure torride qui a duré 2 ans, j'avais eu peu de coup de coeur... jusqu'à ce fameux soir...

    Il faisait nuit lorsque j'ai terminé ma prestation privée. J'étais épuisé... je venais de tomber sur un masochiste qui n'avait qu'une envie, c'était que je le frappe... que je lui fasse mal. C'est pas mon genre, j'aime la douceur... mais bon, comme il le fallait, j'ai été très bourrin. Et ça lui a plu, c'était l'essentiel. Chaque soir, c'était maximum deux passes... oui, à un moment faut envisager de recharger les réserves, sinon, ça le fait pas... Mais là, j'avais été jusqu'à quatre... Le loyer était assez élevé, mes charges aussi et j'avais besoin de ronds. Satisfait donc par cette soirée de labeur, je marchais dans les rues sombres du Castro. Mais un évènement attira mon regard. Là-bas, près du lampadaire du parc, il y avait un groupe de skinheads... on les appelle comme ça parce qu'ils ont le crâne rasé et les cheveux courts pour la plupart. En fait ce sont des "antis"... des fascistes. Ils sont là pour trouver un gay et pour le bastonner à coup de batte. Parfois même, il arrivait que certains aient des couteaux impressionnants... dentelés. L'an dernier, ils avaient coupé un morceau d'oreille à Jeffrey, un type très sympa, avec un embonpoint qui l'empêchait de courir. J'aurais passé mon chemin, le plus discrètement possible, si je n'avais pas vu qu'ils avaient une victime entre leurs mains... un homme... dans la pénombre je ne vis pas vraiment à quoi il ressemblait. L'un des crânes rasés lui tira les cheveux en rigolant et lui cracha au visage.

    La colère monta en moi... et elle fut attisée par les insultes très à ras des paquerettes comme "Tapette", "Pédale", "Pédé", "Sale consanguin", "Taré"... je ne supportais pas les injustices... mais une chose passait difficilement, c'était qu'ils étaient au dessus de tout. Personne n'osait leur tenir tête. Mes jambes me portèrent rapidement. Ils ne me virent pas arriver, et j'ai pu profiter de l'effet de surprise. Mon poing s'écrasa sur le nez de l'un, mon pied percuta l'entrejambe de l'autre et... je reçus un violent coup de poing dans le ventre à me couper le souffle. Le troisième m'avait vu venir et avait réagi très vite. La bagarre commença. Je reçu plusieurs coups au visage mais j'en donnais tout autant. A trois contre un... j'allais vite être étripé. L'un d'eux sortit une lame... je la vis trop tard et je ne pus éviter une entaille sur ventre, tout à fait bénigne, merci mes fringues ! Mon crochet du droit, brisa la mâchoire de l'un d'eux qui s'affala par terre, en sang, un certain Nick Madsworth. Lui, je le connaissais, c'était un sacré taré de première. Il était emmêché lorsqu'il avait tenté de me refaire le portrait, comme ça, sans raison parce que je jouais de la guitare. Je n'étais pas mécontent de lui avoir brisé quelque chose à cette ordure. Les autres hésitèrent. Ils virent que la scène avait attiré les regards. Trop d'attention, trop de lumière. Le type qui m'avait bousillé le ventre me regarda droit dans les yeux, et je compris qu'il reviendrait pour me faire la peau... lui aussi... Mais en regardant les autres, je reconnus avec surprise et horreur mon frère ! Travis me fixait, sans rien dire. Il sonna la retraite de sa bande. Lorsqu'ils furent éloignés, les quelques badauds rentrèrent. J'essuyais ma lèvre et mon arcade éclatées en m'approchant du jeune homme. Lorsque je vis son visage, j'eus le sentiment que le monde s'arrêtait. D'habitude, je pensais directement au plaisir physique... là c'était différent... je voulais simplement ce type près de moi, même si c'était pour ne rien faire de spécial.

    - Est-ce que ça va ? Rien de cassé ? Je m'appelle Carter Keepers, CJ, pour les amis, autrement dit tout le monde à part ces connards.

    - Micah Linvingston, ça va...

    - Tu saignes du nez, viens, suis-moi, j'ai des pansements et du coton chez moi... ça va nous aider je sens...

    Il accepta à ma grande surprise. Et nous nous rendîmes chez moi. Je l'ai aidé à se soigner, nous avons un peu parlé... et nous avons gardé contact. Rien de bien approfondi, nous étions amis et ça me rendait heureux.

    Aujourd'hui, Micah est la personne avec qui je m'entendais le mieux, côté mecs, s'entend... cette scène m'a marqué... et l'autre jour, j'ai été jaloux quand j'ai su qu'il avait des amis autre que moi. C'était la première fois que je ressentais ce genre de chose... je crois qu'au fond, j'en suis tombé amoureux... mais pas une amourette de passage, non... j'ai l'impression de retrouver en lui ma moitié...

    Je n'ai plus revu mon frère depuis. Il doit se poser un tas de questions, mais il n'est pas le seul. Jamais je n'aurais pu penser qu'il était chef d'une bande de fachos pareil... Soudain, j'avais l'impression que mon frère ne faisait plus partie de ma famille. Bien entendu, Micah ne sait pas que c'est mon frère qui a ordonné qu'il soit passé à tabac. Comment me regarderait-il ?


***
    Je n'ai plus de papier, il va falloir que j'en achète. Ce journal n'est pas encore fini, car après le passé, il y a le présent, et puis il y a l'avenir, je compte bien les vivre à 100% !
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Carter J. Keepers
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Carter J. Keepers


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MessageSujet: Re: Carter J. Keepers   Carter J. Keepers EmptyMar 25 Mai - 13:26

    ***

    Je ne pourrais pas oublier cette soirée-là. Tout s'enchaînait plutôt bien avec Micah. On avait discuté et on avait finalement programmé une soirée sympathique entre lui, son frère moi et un pote à moi que j'avais invité en dernière minute. Premier détail qui aurait du m'avertir que la soirée allait être pourrie : le frère de Micah, Sidney, je le connaissais et que trop bien même... Lui et moi nous avions couché ensemble alors que je cherchais à rallonger ma fin de mois. Je me souviens parfaitement de cette soirée là... et les images me remontèrent à la tête, énivrantes mais surtout gênantes. J'ai senti comme un yoyo dans mon caleçon, ce qui est assez embarrassant, je ne sais pas si vous imaginez, avec le monde autour de vous et un jean qui vous serre comme un étau. En même temps, comment oublier cette nuit-là. Sid' avait eu visiblement une déconvenue amoureuse, puisqu'il avait les yeux rougis et la mine fortement déçue. Je ne sais pas trop pourquoi, mais j'ai ressenti comme un pincement en le voyant. Et je me suis dit, bon allez, autant le distraire. Au Badlands l'ambiance vire souvent au torride à l'arrière. Une salle commune met en bouche le client, un côté lesbien et un côté gay pour les salles privées, bien que parfois certains veuillent faire les deux en une soirée. Clairement, le gars que j'avais en face de moi était gay, ça se voyait sur son visage et avec un tel charme, il ne pouvait commettre le sacrilège d'être hétérosexuel. Pendant qu'il noyait son chagrin dans l'alcool et que les basses amplissaient la salle, j'ai pris le temps de l'observer. Et puis, je me suis dit qu'il pouvait être un client potentiel, comme j'avais besoin de thunes... Je me suis approché et nous avons eu une petite conversation que j'ai bien du mal à oublier :

    - Salut. T'es tout seul, ça va aller ?

    - Salut. Ouais, ça va aller...

    - Je t'observe depuis un petit moment et je me disais que si tu voulais passer le temps, on pourrait aller à l'arrière...

    - Qu'est-ce que tu proposes ?

    - Je suis danseur privé, j'offre mes services pour une danse et plus, si affinités... ça tombe bien je suis libre...

    - Je sais pas, tu prends combien ?

    - 20 dollars et 30 dollars de plus, s'il y a une suite à la danse.

    - Ouais, ok... J'te suis.

    Je n'arrivais pas à croire que ce type puisse dire oui avec autant de facilité. Il fouilla dans son pantalon en sortit 20 dollars et me les donna. J'avoue être resté surpris, c'était rarement aussi simple. D'habitude, les mecs s'avéraient pervers et un peu radins. Il fallait que je déploie une foule d'arguments pour les convaincre, même si le fait de leur masser l'entrejambe s'avérait le plus convaincant. Je le conduisis à l'arrière dans une salle privée, libre. Il y avait un fauteuil rouge en velours et juste devant une barre métallique sur une petite scène. Il regarda le décor tandis que je fermais la pièce à clé et que je mettais la musique d'ambiance. Il avait bu parce qu'il senait l'alcool. J'ai profité de son air un peu hébêté pour le pousser avec autorité sur le fauteuil. Et puis j'ai commencer à danser. Dans cette salle, tout était conçu pour mettre le danseur en valeur. La lumière, le matériel puisque que chaque danseur avec un flacon d'huiles essentielles à s'étaler sur le corps. A mesure que je tombais mes vêtements un par un, je profitais des mouvements fluides pour en répandre sur ma peau et lui donner un teint brillant terriblement attirant. Même si Sid' était dans le noir, il avait une bosse qui déformait son pantalon. Je me suis arrêté au maillot de bain, qui rend la danse encore plus sexy, en descendant légèrement ce dernier de sorte de laisser à peine entrevoir le reste. Sid' y glissa 30 dollars de plus. Je n'eus pas le temps de les ranger que deux mains se posèrent sur ma poitrine. Sans trop comprendre ce qu'il se passait, je sentis une main impérieuse et sûr d'elle baisser mon maillot pour exhiber ma virilité. De fil en aiguille, l'atmosphère est passé de chaude à torride. Répondant à une pulsion venant du plus profond de moi-même, je l'ai déshabillé en hâte avec violence et nous nous sommes envoyés en l'air sur le fauteuil. Notre ébat passionné s'est terminé sur deux gémissements d'extase et dans la sueur, nos deux corps luisants l'un sur l'autre. Puis, il s'est rhabillé et il est parti en déposa dix dollars supplémentaires dans le maillot que je venais de ré-enfiler :

    - Le pourboire, tu le mérites bien.

    Inutile de le dire, j'avais pris un pied absolu ! Et il m'avait épuisé. Mais depuis je ne l'avais pas revu. Quelle surprise que d'apprendre qu'il était le frère de Micah ! La culpabilité m'envahit mais elle fut vite effacée par Ahmon qui était l'ami que j'avais invité. Les frères Livingston le connaissaient et Micah ne l'appréciait guère. Chose rare chez ce beau blond, la colère et l'agressivité prédominaient. Il s'emporta rapidement. Je n'ai pas compris pourquoi... et j'ai tenté de prendre la défense de mon pote. Malheureusement pour moi, l situation a dérâpé. Micah l'a mal pris et il s'est vexé. Il m'a envoyé paître d'une traite en des termes excédés et particulièrement durs puis il est parti. Là, je viens de revenir chez moi... j'ai bu, mais des larmes s'échappent. J'ai peur de le perdre... Je me dis que se prendre le bec sur quelque chose d'aussi con, c'est ridicule. J'ai ma guitare entre les mains mais aucune note ne vient. Il ne me parle plus et je suis terriblement seul. Même la musique m'a fait faux bon. Sale journée...

    ***

    Dans la vie, on a parfois le choix entre plusieurs chemins. Et du jour au lendemain, on peut se tromper ou faire un mauvais choix. L'ennui c'est que l'on ne peut faire marche arrière et revenir. Si on tombe, on a pas d'autre choix que de se relever et continuer à aller de l'avant. J'ai fait des choix que je regrette, comme inviter et prendre la défense d'Ahmon. Depuis ce soir-là, Micah ne m'adresse plus la parole, je n'existe plus... De toute façon je ne le mérite pas. J'ai couché avec son petit frère, et je suis incapable d'aller le voir pour lui parler. Le peu de fois que l'on se croise, mon coeur joue du tam-tam mais le silence reste. Ma guitare est dans un coin, couverte de poussière. Je joue faux, mes textes sont nullissimes et en plus je n'ai aucune motivation pour la chanson. Tout a foutu le camp. Sauf les factures... mes danses privées suffisaient quand j'avais la musique d'un autre côté et que mon propriétaire n'était pas obligé d'augmenter les loyers. Le Maire de la ville, pour contrer cet établissement officiel de l'homosexualité dans le quartier avait ordonné que chaque loyer soit quasi-doublé. Du coup, des gens étaient partis et ceux qui restaient tiraient la langue pour joindre les deux bouts. Les patrons, de mèche avec le maire n'employait aucun individu du Castro. Le seul moyen qu'ils avaient de contrer Harvey Milk, c'était de diviser son mouvement et ses soutiens. Mais la communauté restait assez bien soudée. J'avais peur de me retrouver avec les huissiers et à la rue. Je n'avais pas grand monde chez qui aller. Retourner voir Travis serait suicidaire. Il m'accueillerait sans rien dire mais je ne sais pas si j'arriverais à supporter sa violence. Et puis il y aussi l'autre taré...

    Nick Madsworth c'est le bras droit de Travis... une ordure de première, totalement kamikaze... A côté de lui mon frangin est un enfant de choeur. Depuis l'agression de Micah ou je l'ai démonté, il cherche absolument à me faire la peau. Je sais qu'un jour, il arrivera à me coincer, j'espère juste bien me défendre et éviter de me retrouver au cimetière. Travis c'était donc la mauvaise option... Micah ne me parlait plus et Sid' vivait encore chez lui. Donc, je n'avais plus grand monde, puisque mes parents adoptifs étaient partis faire un tour du monde... j'aurais m'arranger pour dormir au boulot, mais le patron s'en serait vite rendu compte, il était pervers mais pas stupide. Alors, comme je commençais à me noyer sous les factures, j'ai cherché un boulot inlassablement. Sans rien trouver, jusqu'au jour où un homme prit contact avec moi : Dick Montgommery. Il se présenta comme réalisateur de films gay, classés pornographiques et me confia qu'il cherchait des acteurs pour son prochain film, Jerk Sex. Au début, j'ai refusé sa proposition d'y participer. Mais j'avais besoin d'argent et malheureusement, je n'avais pas d'autres moyens d'en gagner. J'ai fini par accepter, et nous avons signé un contrat pour qu je commence à travailler. Ma carrière dans le porno allait commencer. J'avais un trac indescriptible. Le jour J, j'ai pris connaissance du scénario qu'on m'avait donné. Pas plus de 10 lignes. Je m'appellerais Jerker et mon compagnon de scène "Spock".

    On me maquilla, j'ai même eu droit à une petite séance épilation. Au moment de tourner la scène alors que j'entrais sur le plateau, je suis resté pétrifié par mon "partenaire". C'était Sid ! Ni plus ni moins que lui ! Je ne sus pas trop quoi dire. Le réalisateur nota que nous nous connaissions et il en fut ravi, "ça donnerait du réalisme à la scène !". Sauf que ni Sid ni moi n'étions dans un état d'esprit tranquille. Je ne sais pas comment nous avons enlevé ce malaise entre nous, mais très vite nous avons fait notre job. Comme la première fois, j'ai repris mon pied sauf que le côté filmé me plaisait assez. Je faisais tomber une inhibition, ça me soulageait. Le porno c'est un peu comme le vélo, quand on a compris les principes, on n'oublie jamais. Sauf avec Kevin Brian O'Connell... ce type a tout du mec séduisant, qui fait explosé votre taux d'hormones. Il nous a fallu une scène pour se connaître. Et depuis, quand il lui vient une envie de soulager son entrejambe, il revient souvent vers moi et prend les choses en mains. Je ne vais pas le contredire, j'aime ça, alors je me laisse faire. J'ai l'espoir que notre relation évolue, et devient un peu plus professionnelle. Il a une voix magnifique et j'aimerais qu'il chante plus souvent. Je pense qu'il peut me redonner mon inspiration encore faudrait-il qu'il accepte. Sid et moi avons appris le métier auprès de Daniel E. Löchinger, un habitué sympathique. On a un peu eu droit aux séances bizutage mais avec lui c'est toujours un plaisir !

    Mais sur les plateaux on ne fait pas forcément que des rencontres positives. Joséphine Montgomery est la fille du patron et elle cherche par tous les moyens à me rendre hétérosexuel. J'ignore ce qu'elle cherche mais elle perd son temps... Elle ne semble pas s'en rendre compte et plus ça va plus son audace décuple. La dernière fois, elle m'a carrément collé trois prostituées dans ce qui me sert de loge. Elle ont laissé tomber quand elles ont vu au bout de deux heures qu'elles ne me faisaient aucun effet... disons simplement qu'elles manquent d'un truc qui pendouille entre leurs cuisses...
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